L'info de l'histoire : la tour Eiffel, notre monument national
À l’occasion de la grève des employés de la tour Eiffel, la ministre de la Culture Rachida Dati a fait savoir qu’elle verrait d’un bon œil que ce prodige architectural bénéficie du classement en monument historique, plus protecteur et engageant l’État. Jusqu’à présent la ville de Paris et les sociétés exploitants ce monument n’ont pas fait la demande.
Il est vrai qu’à ses débuts tout cela relevait de l’initiative privée. La société Eiffel avait conçu le projet et la mise en vente des places avec une concession qui est restée jusqu’en 1979. Et Ferdinand Eiffel n’hésitait pas à dire que sa tour était faite d’un acier indestructible, difficilement attaquable par la corruption. Une simple peinture tous les sept ans devait suffire à son entretien. Or le classement de 1837 des monuments historiques a été conçu pour défendre des chefs-d’œuvre en péril. La tour, elle, tenait la grande forme, malgré les deux guerres mondiales, sa réquisition par l'occupant allemand et malgré des incidents comme l'incendie de 1956.
En fait, la tour était même considérée comme le contraire de la beauté à ses débuts. Maupassant ou Huysmans en parlaient comme d’une immonde "cheminée" industrielle. Il a fallu du temps pour que les Parisiens et les Français s’y attachent et y voient le symbole de notre culture. Car la tour aujourd’hui représente bien la mémoire de la Révolution française, dont elle célébrait le centenaire. Elle est associée au bleu, blanc rouge, ces trois couleurs qu’elle arbore toujours quand notre pays en a besoin. Nul doute que l’on ne laissera pas cette glorieuse architecture se détériorer.
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