Qui va sauver Manil, bébé-bulle algérien ?
Manil est un bébé-bulle. Il souffre d'une maladie génétique rare. Toute la journée il vit enfermé, chez lui à Alger, dans une chambre stérile. Seule sa mère peut s'occuper de lui. Sans arrêt, elle désinfecte le logement. Personne ne doit approcher l'enfant car ses défenses immunitaires sont faibles. Le moindre virus pourrait tuer Manil. Son frère, Zakari, est mort il y a deux ans, à cause du même syndrôme.
Pourtant, la famille de Manil a un espoir : une opération. Une greffe de moëlle osseuse. Pas besoin d'aller chercher loin. La soeur de Manil, la petite Manel, qui a cinq ans, est une donneuse compatible. Un prélèvement sur Manel, et une greffe sur Manil : l'enfant serait sauvé.
En Algérie, cette intervention est impossible. En revanche, en France, des médecins sont prêts à agir. Selon l'avocat de la famille, Alain Garay, dans les CHU de Marseille, de Lyon, de Strasbourg, des équipes très compétentes pourraient accueillir Manil. L'opération et le suivi de l'enfant coûteraient environ 200.000 euros.
Pourtant, la situation est bloquée. Elle est même bloquée depuis des mois. Pourquoi ? Parce que la sécurité sociale algérienne doit de l'argent aux hôpitaux français. Plusieurs centaines de milliers d'euros. Tant que cette dette n'est pas réglée, les établissements de l'hexagone refusent de prendre en charge un malade comme Manil. Pour l'avocat de la famille, l'enfant est victime d'un conflit qui le dépasse.
Hier, maitre Garay a donc écrit à Nicolas Sarkozy. Il demande au chef de l'Etat de le recevoir avec le père de l'enfant. Et de trouver une solution directement avec le président algérien. Manil doit être opéré en urgence.
En attendant, des comités de soutien sont actifs. Ils réunissent des fonds en France, en Belgique, en Irlande, au Canada, en Angleterre. Ils organisent des dîners, des spectacles, des expositions. Ils ont déjà rassemblé 40.000 euros. Tant que Manil ne sera pas opéré, ils continueront.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.