Cet article date de plus d'onze ans.

La commission européenne relance la bataille des ortolans

Officiellement, ce petit oiseau migrateur appartient à une espèce protégée. Mais dans les Landes, le braconnage continue. La Commission européenne exige que la France y mette fin, au grand dam des amateurs : l'ortolan est un mets réputé.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

En théorie, personne n'a le
droit de chasser les ortolans. Mais dans les Landes, le volatile n'est pas en
sécurité. L'Association pour la protection des animaux sauvages dénonce
un trafic scandaleux, toléré par les autorités.

Pierre Athanaze, qui préside
cette association, en fait une description précise : "l'oiseau est
attrapé, engraissé pendant trois à quatre semaines, dans le noir complet, puis
noyé dans un verre d'Armagnac avant d'être vendu 100 euros pièces à des
restaurateurs".
Dans la bataille de
l'ortolan, les acteurs sont les mêmes qu'il y a trente ans : d'un côté,  l'Europe et les amis des animaux ; de
l'autre, les chasseurs et les défenseurs de la tradition. Pour certains
gourmets, l'ortolan est une légende, un plat de roi. Le journaliste
Georges-Marc Benamou avait décrit François Mitterrand en train de déguster des
ortolans, lors de son dernier réveillon. Alain Juppé a également raconté en
détails la dégustation  de cet oiseau,
une serviette sur la tête.

Les défenseurs des
"festins landais" ont fait de l'animal un symbole de la culture
régionale
.

Face à l'Europe qui ne comprendrait rien. D'après le Canard
Enchaîné, il y a quelques mois encore, deux élus des Landes, Henri Emmanuelli
et Jean-Louis Carrère, ont d'ailleurs essayé d'arracher au gouvernement une
dérogation, pour les vieux chasseurs du département. Rien n'y a fait. L'ortolan
est une espèce protégée.

La ligue de protection des
oiseaux
 estime pourtant
que 30.000 volatiles sont toujours capturés chaque année. Le nombre d'ortolans
aurait diminué de moitié en cinquante ans. Régulièrement, la LPO essaie de
débusquer les matoles, les pièges à ortolans. L'été, elle mène des campagnes
pour libérer les oiseaux pris au piège, et les laisser continuer leur migration
vers le Sahel. La Commission européen vient maintenant en renfort. Elle donne à
la France moins de trois semaines pour s'expliquer sur les ortolans. Notre pays
risque une amende : plusieurs milliers d'euros par jour, si le braconnage
continue.

 

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