Cette censure, c'est le général de Gaulle qui la met en place au début desannées 60. Il veut contrôler les journaux radio et télé. Son ministre del'information, Alain PEYREFITTE, se charge de cette tâche avec desfonctionnaires spécifiquement missionnés. Tout ce qui est sensible estbanni. la plupart du temps, pour des raisons politiques. Le putschdes généraux lors de la guerre d'Algérie. La révolution à Cuba. Ces sujetsont droit à un aller simple pour l'enfer.Les moindres faits et gestes dugénéral de Gaulle et de son gouvernement sont contrôlés. leurs opposants sontsystématiquement censurés. Pas question non plus de voir le général semoucher. La séquence filmée lors d'une promenade à Venise estcoupée. La culture non plus n'y échappe pas.SalvadorDali, François Truffaut, Louis Malle, Bernard Lavilliers, tous ont connuce lieu de banissement.Une censure dénoncée en 1971 par MauriceCLAVEL. Le journaliste découvre que son film qui vient d'être diffusé a étécoupé et il quitte le plateau avec cette phrase devenue célèbre: "Messieurs les censeurs, bonsoir ". Pendant des années les bobines tronquéesfinissent leur vie dans des sacs en toile de jute. Mais l'enfer tombe,peu à peu, dans l'oubli. Cette pièce est redécouverte à la fin des années 80,à l'occasion du déménagement de l'INA, l'Institut national del'audiovisuel..Le travail d'inventaire est très long car lesséquences censurées ne comportent aucune référence.Aujourd'hui, les filmsont été numérisés, répertoriés, réintégrés dans les archives et ilssont désormais accessibles aux chercheurs et au grand public sur le site del'INA.