L'ile de Thilafushi, la poubelle géante des Maldives
Oubliez un instant ces images. Nous embarquons pour Thilafushi, la poubelle des Maldives. Dans le Monde, Frédéric Bobin nous fait découvrir cette île artificielle devenue en vingt ans la "bombe toxique" de l'archipel. Nous sommes tout près de Malé, la capitale. Une demi-heure de bateau, pas plus. Au début des années 1990, quand l'île de Thilafushi est crée, elle sert de dépotoir aux habitants de Malé. Puis, le phénomène grandit. D'autres îles prennent l'habitude d'y expédier leurs déchets. A présent, chaque jour, jusqu'à 400 tonnes d'ordures sont déversées sur cette poubelle à ciel ouvert. C'est tout un paysage : des montagnes de bouteilles en plastique, des sacs, des bidons, des morceaux de bois. Le tourisme aggrave la situation, parce qu'un visiteur produit plus de déchets qu'un autochtone : deux fois plus qu'un habitant de la capitale, cinq fois plus qu'un habitant des autres îles de l'archipel. Thilafushi est une tache au milieu du paradis.
Mais l'île n'est pas seulement laide. Elle est surtout en train de devenir dangereuse. Dans le Monde, Frédéric Bobin explique que certains déchets sont brûlés. Il n'y a pas d'incinérateur. L'odeur est insupportable. Les fumées sont toxiques. Les ouvriers immigrés qui parcourent Thilafushi sont les premiers touchés. Les autres déchets sont enfouis, ce qui n'est pas mieux : des produits nocifs, comme le plomb, le mercure ou l'amiante, contaminent le sous-sol, puis l'océan et les poissons. Ils peuvent donc se retrouver dans la chaîne alimentaire.
Le gouvernement des Maldives essaie de réagir. Bientôt seuls les déchets organiques seront autorisés sur l'ile. L'archipel parie aussi sur l'exportation. Il veut expédier certains types d'ordures dans d'autres pays : des cargaisons de fer et de plastique à destination de la Chine, de la Malaisie et de l'Inde. Une immense pollution sans frontières.
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