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Christian Allard, un Bourguignon au service de l'Écosse

Christian Allard est un Français plus écossais que les Écossais. Il vient de Bourgogne. Mais à Edimbourg, il est devenu député nationaliste.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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Son rêve, c'est
l'indépendance, une Ecosse libérée de l'influence britannique. Christian Allard
a grandi dans une ferme, près de Dijon, à Messigny-et-Vantoux. Mais
aujourd'hui, il s'épanouit dans les "highlands". A cinquante ans, il
dit d'ailleurs : "J'appartiens au peuple d'Ecosse ". Il milite au SNP,
au parti national écossais, la même formation que Sean Connery.

Pour Paris-Match , Emilie
Blachère a rencontré ce Français qui se présente comme un "new
Scotish". Le visage rond, un bon sourire, des yeux pétillants. Christian
Allard porte le kilt, la tenue traditionnelle écossaise. Rien ne trahit son
origine, à part peut-être un léger accent bourguignon. Impossible en tout cas
d'imaginer la jeunesse du Français.

Christian Allard a quitté l'école très jeune.
A quatorze ans, il travaille dans le transport frigorifique. Il décharge du
poisson. Il suit le rythme des marées. Dans son entreprise, il avance vite. Il
rêve de nouveaux horizons. Il veut être muté en Afrique. Finalement, ce sera
Glasgow. "Je ne savais même pas où c'était et, surtout, je ne parlais pas
anglais, mais j'y suis allé
".

Un Français devenu parlementaire écossais

Le premier contact avec l'Écosse est rude.
Christian Allard a vingt ans. Il s'installe dans un cabanon minuscule, à Glasgow, dans
cette ville industrielle, brumeuse et humide. Pourtant, très vite, le jeune homme
se sent chez lui. Il écume les pubs, il se fait des amis. Avec eux, il parle de
football : "J'ai compris que, pour apprendre la langue d'un pays, il
fallait comprendre les sujets de conversation de ses habitants. J'ai appris les
noms des joueurs stars du Celtic Football Club et du Rangers Football Club.
J'ai regardé tous leurs matchs !"
Le Français renonce au pain et au café
pour les toasts grillés et pour le thé. Dans Paris-Match, Emilie Blachère parle
d'une vraie "métamorphose écossaise" .

Et puis, il y a l'amour.
Christian tombe amoureux de Jacky, une habitante de Glasgow. Il lui fait
découvrir le boeuf bourguignon. Elle lui fait goûter le haggis, la panse de
brebis farcie. C'est finalement une nouvelle manière de vivre ce qu'on appelle "the
auld alliance", la vieille alliance entre la France et l'Ecosse. Le couple
a trois enfants. L'entreprise va bien. Les Allard sont heureux.

Mais il y a treize ans,
Jacky décède. Christian Allard se retrouve seul. Il a plus de temps. Il a envie
de s'engager. Il commence par défendre les associations de marins pêcheurs,
milite contre le nucléaire et de fil en aiguille, il s'engage dans le Parti
nationaliste. Depuis quelques semaines, le Français siège donc au parlement
écossais. Ne croyez pas que c'est pour le folklore.

Il prépare sérieusement le
référendum organisé l'an prochain. Le 18 septembre 2014, les habitants voteront
pour ou contre l'indépendance. Christian Allard milite pour le "oui".
Dans Paris-Match, il explique pourquoi : "Nous voulons une Ecosse plus
humaine, plus saine, plus sociale, plus proche de la Scandinavie que du modèle
libéral anglo-saxon"

 

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