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Au Brésil, à Rio, un élu déclare la guerre aux milices

Marcelo Freixo est un homme très entouré. Trois gardes du corps veillent sur lui en permanence. Le député de l'État de Rio ne se déplace qu'en voiture blindée. Pourtant, malgré ces mesures de sécurité, dans certains quartiers, il ne peut pas entrer. A l'ouest de la ville, dans les favelas, à chaque pas, il risque sa vie.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Marcelo Freixo a beaucoup d'ennemis, car il défie les milices, ces groupes paramilitaires qui sèment la terreur dans les favelas de Rio. Officiellement, ces bandes luttent contre le trafic de drogue. Mais en réalité, elles mettent les quartiers en coupe réglée. Dans le journal Le Monde, Nicolas Bourcier décrit les membres de ces milices : des militaires, des policiers, des pompiers, des gardiens de prison. Ces hommes corrompus fixent les tarifs du gaz ou de l'accès à la télévision. Et bien sûr, ils prélèvent un "impôt" pour assurer la sécurité des habitants.

Quand Marcelo Freixo est élu député, en 2006, il décide aussitôt de s'attaquer à ces bandes. Il a une bonne raison de le faire : son frère vient d'être assassiné après s'être élevé contre des agents de sécurité véreux. L'élu, qui milite à gauche, finit par convaincre les députés de créer une commission d'enquête parlementaire. En 2008, son initiative entraine l'arrestation de 590 personnes, dont plusieurs élus.

Depuis, entre les milices et lui, la guerre est sans merci. Dans Le Monde, Nicolas Bourcier explique que Marcelo Freixo a failli deux fois être assassiné. Mais l'élu ne baisse pas les armes. Il clame haut et fort son objectif : débarrasser la ville de ces milices. "En parler, dit-il, c'est se défendre". Il est donc candidat à la prochaine élection municipale de Rio, au mois d'octobre. Mais les bandes paramilitaires gagnent du terrrain. En 2008, à Rio, 171 secteurs étaient aux mains des milices. Aujourd'hui, ils seraient près de 300.

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