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L'expérience Vendée Globe : l'épilogue

Revivez la course de Thomas Ruyant grâce aux seize micros embarqués à bord de "LinkedOut". Une installation de l'artiste Molécule qui vous a offert une première mondiale : raconter le tour du monde à la voile par l'audio.

Article rédigé par franceinfo - Eric Valmir
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le bateau de Thomas Ruyant "LinkedOut" face aux éléments, 3 janvier 2021 lors du Vendée Globe. (THOMAS RUYANT / LINKEDOUT)

L'expérience Vendée Globe : épilogue

Voilà, c’est fini ou presque. Encore quelques heures et Thomas Ruyant coupera la ligne d’arrivée du Vendée Globe, mettant un terme à sa course et l’expérience audio que nous avons conduite ensemble, grâce à l’installation technique embarquée du musicien Molécule. Les seize micros ne reviennent pas intacts mais ont parfaitement relevé la mission qui leur était assignée. Capter les sons du grand large. Comprendre par l’audio ce que sont les conditions de navigation à bord.

Une expérience plus immersive que l'image   

On l’a vu au cours de cette édition avec les vidéos envoyées par les skippers, le Vendée Globe est un spectacle visuel dans lequel s’affichent les merveilles du monde et des océans. Mais l’audio possède le don de l’immersion. En fermant les yeux et en écoutant les sons de LinkedOut, on est à bord. On ressent. Quand le visuel nous émerveille, l’audio nous implique. Le visuel c’est de l’émotion, l’audio c’est du ressenti jusque dans nos chairs. On ne se contente pas d’entendre les vibrations, elles entrent en nous.  

On s’est retrouvés embarqués avec Thomas. On s’est retrouvés derrière lui, devenant fervent supporter de son bateau parce que l’audio nous avait entraînés dans le cockpit. Mais loin d’une notion virtuelle, l’expérience Vendée Globe, c’est avant tout la retranscription brute de la réalité. La réalité de ce que vit le skipper, de ce qu’endure le bateau avec des micros à l’intérieur du mât, dans le système de quilles, la réalité enfin des éléments naturels.Cette densité, on vous propose aujourd’hui de l’écouter en moins de 4 minutes. Un résumé de la course de Thomas, c’est le dernier carnet de bord sonore de cette expérience.  

Retour sur plus de deux mois de péripéties en mer  

On a donc vécu un départ qui a donné le "la" de la course. Une partition sans répit, sans temps mort. Une terrible dépression qui frappe la flotte, obligeant Fabrice Amédéo et Jérémie Beyou à rebrousser chemin, contraignant Nicolas Troussel à l’abandon (mât emporté). Le Cap Vert, c’est déjà l’heure des réparations pour beaucoup. Les Alizés à grandes vitesses, le pot au noir sans trop d’encombres et un Atlantique Sud plus compliqué. La mer est un champ de bosses. Première montée au mât pour un problème de drisse et puis la bonne nouvelle, la place de leader. La pole position ne dure pas, le foil babord de LinkedOut s’est fissuré. Il faut le sectionner.  

Harnaché au-dessus de l’eau, armé d’une scie sauteuse, Thomas se lance dans cette opération minutieuse et compliquée. Il lui reste deux mois de course, avec un foil en moins. Le handicap est lourd et pourtant jusqu’à la fin, il sera un des principaux animateurs de ce Vendée Globe, toujours dans le Top 3, jusqu’aux derniers milles où la navigation sur le mauvais foil lui fait concéder du terrain et prendre la quatrième et la cinquième place. Mais en dépit d’une autre avarie dans les mers du sud, (les trappes qui s’ouvrent sous la pression des vagues, la soute avant inondée) alors qu’il était à la lutte avec Yannick Bestaven, Thomas Ruyant ne renoncera jamais. Et en marge de la course, comment ne pas frissonner à l’écoute du continent blanc qui envoyait les morsures du froid dans les membranes des micros ?  

Merci à Thomas Ruyant et à toute son équipe d’avoir cru à un projet audio. Merci à Molécule pour cette installation technique avant-gardiste et la confiance accordée à Radio France pour porter ce projet. Merci à franceinfo d’avoir relevé le défi de cette expérience hors du commun.

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