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Thanksgiving : la survivante d’une fusillade aux États-Unis organise une fête pour les écoliers d’Uvalde, victimes d’une autre fusillade en mai

Zoe Touray, 18 ans, explique que c’est le fait d’avoir rencontré d’autres survivants de fusillades de masse qui lui a permis de ne pas sombrer. Elle a donc organisé avec ses camarades de lycées une visite à l’école élémentaire d’Uvalde pour une journée de fête et d’entraide.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Zoe Touray se fait maquiller, sur son compte Instagram. (CAPTURE D'ECRAN)

Zoe Touray, 17 ans à l'époque, n’était pas dans un bar, ni dans un supermarché, elle était dans son lycée. La récré venait de sonner, elle sortait de classe lorsqu’un adolescent de 15 ans a sorti une arme automatique et tiré sur tout le monde dans le hall. Elle a sauté par une fenêtre, et ça lui a sauvé la vie. C’était le 30 novembre 2021, au lycée d’Oxford près de Detroit dans le Michigan. Ce jour-là, Zoe Touray a perdu quatre de ses amis. Alors quand, six mois plus tard, la même horreur s’est reproduite dans une école primaire à Uvalde, au Texas – 19 enfants et deux professeurs abattus par un garçon de 18 ans – elle s’est dit qu’il fallait soutenir les survivants.

Elle ne veut pas seulement rendre hommage aux morts, mais penser aussi à ceux qui sont restés, ceux qui sont meurtris, changés à vie, comme elle. À l’occasion de Thanksgiving, jour de la gratitude en Amérique du Nord, Zoe Touray s’est donc rendue à Uvalde, elle a organisé une journée de jeu, d’amusement, pour réconforter les écoliers et se soutenir mutuellement.

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Avec une vingtaine d’autres ados survivants de son lycée, elle a lancé une cagnotte sur internet, puis parcouru les 2 400 kilomètres qui séparent Oxford au nord d’Uvalde au sud, apportant dans ses bagages des tee-shirts à colorier, des ballons, du maquillage, des crayons, des bonbons et tous, grands et petits, ont passé la journée ensemble, à rire, danser, " à être juste des enfants pour au moins une journée." 

Parce que c’est la difficulté qu’elle a expérimenté : l’impossibilité après la fusillade de s’amuser comme avant, sans stress, sans crise d’angoisse, " je n’ai pas retrouvé ma naïveté, explique-t-elle à ABC, mais c’est en rencontrant d’autres survivants de fusillades de masse, des jeunes comme moi, que j’ai pu avancer, recommencer à parler, à vivre et c’est pour ça que j’ai voulu organiser cette journée de jeu pour les enfants d’Uvalde."

D'après l'association Gun Violence Archive, depuis le 1er janvier jusqu’à aujourd’hui, 25 novembre, il y a eu 607 fusillades de masse aux États-Unis, et 640 morts. Zoe Touray dit qu’en un an à militer contre les armes, à porter la parole des victimes, à marcher, manifester, pétitionner, cette journée de partage avec les enfants est sa plus grande fierté. Son plus grand espoir aussi, de se dire qu’on peut se relever, se serrer les coudes, et que c’est précisément cette solidarité, cette pulsion de vie, qui tôt ou tard, finira par devenir loi.

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