Saint-Valentin : défenseuse d’une horticulture locale et de saison, Hortense Harang lance une pétition pour interdire les importations massives de fleurs
Avec son entreprise Fleurs d’Ici, elle promeut une horticulture française qui respecte la saisonnalité des fleurs. Sa pétition propose d’interdire l’importation de fleurs cultivées en Afrique et Amérique Latine et l’obligation d’afficher la provenance, comme pour les fruits et légumes.
Oubliez les roses en février. Hortense Harang veut nous faire aimer les fleurs comme elles sont, les fleurs d’hiver en hiver, celles du printemps au printemps, et surtout celles qui poussent dans nos régions. Parce que les chiffres sont saisissants : neuf fleurs sur dix vendues en France aujourd’hui sont importées, du Kenya, d’Ethiopie, d’Equateur, de Colombie, ou des serres surchauffées des Pays-Bas, produites à grand coup de pesticides, insecticides, fongicides, et livrées en avion.
Un business mondialisé ultra-polluant qu’Hortense Harang a décidé de contrer, en créant une filière locale et de saison.
Voir cette publication sur Instagram
Pendant quinze ans, elle a été journaliste, reporter de guerre pour la BBC, et puis, à 37 ans, elle s’est retournée sur son parcours et sur ce qui l’a toujours passionnée, l’horticulture, les jardins, les fleurs, pour monter son entreprise, Fleurs d’Ici, une sorte de marché parallèle, sans stock ni catalogue.
Les clients passent commandes sur une thématique, mariage, naissance, anniversaire, puis Hortense Harang trouve le fleuriste le plus proche et le met en relation avec un horticulteur de sa région pour créer la composition idéale, uniquement avec des fleurs qui poussent pendant le mois en question, et dans la région de l’acheteur.
Afficher la provenance des fleurs, comme pour les fruits et légumes
Son modèle, c’est ce qu’on appelle aux États-Unis et en Angleterre, le mouvement "Slow flowers", l’idée de promouvoir des fleurs au bilan carbone minimal, en circuit court, coupées la veille de la livraison, et bio. Après tout, si les consommateurs essayent de manger plus sain, pourquoi ne pas appliquer le même principe aux fleurs ? Vu que la première chose que l’on fait quand on reçoit un bouquet, c’est de plonger son nez dedans et d’inspirer très fort, éviter les produits chimiques n’a rien d’absurde.
Quand on achète des fleurs, il y a 85% de chances pour qu'elles ne viennent pas de France.
— france.tv (@francetv) February 7, 2022
Rencontre avec François Bataillard qui, lui, s'efforce de cultiver sans pesticides et localement.
« Sur le front : Saint-Valentin, que cachent nos bouquets ? » https://t.co/O4LrPOPznr pic.twitter.com/Pw3dJlKk8F
Et son concept marche : en 2022, Hortense Harang fête les cinq ans de son entreprise, l’année dernière, elle a vu ses commandes bondir de 500%, et compte maintenant aller plus loin en faisant évoluer la loi. La semaine dernière, elle a lancé une pétition pour interpeller les candidats à la présidentielle et leur demander d’interdire les importations massives de fleurs. Sa démarche nous invite à redevenir curieux, à nous demander pourquoi vouloir des roses en février alors qu’elles ne poussent à partir de mai ? Et surtout à se poser la question : qu’y a t-il d’autres ? En l’occurrence, en février, des tas de variétés, de toutes les couleurs : mimosa, renoncules, giroflées, ou encore violettes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.