L'apnéiste Camila Jaber reçoit le prix #CreateCOP26 pour son film sur les cénotes, paradis aquatique en danger au Mexique
Co-organisé par l’Unesco, ce prix #CreateCOP26 récompense la plus belle œuvre artistique de sensibilisation autour d’une cause environnementale. Avec son film, Camila Jaber veut convaincre de protéger les écosystèmes fragiles que sont les cénotes, menacés par l’agriculture intensive et le tourisme.
Son film Yo soy cenote a reçu mardi 26 octobre le prix #CreateCOP26, qui récompense, avant l’ouverture de la 26e conférence climat, la plus belle création artistique sur le thème de la préservation de la nature. Camila Jaber, apnéiste Mexicaine, se bat depuis plusieurs années maintenant pour faire connaître le sort des cénotes. Les cénotes, ne sont pas dans la mer, mais bien sur le continent. Ce sont des trous d’eau douce, des grottes immergées, immenses et profondes, cachées en pleine forêt, sous la roche où poussent les arbres. Des puits qui donnent accès à un monde aquatique totalement unique et c’est ce que montre le film tourné par cette apnéiste professionnelle. Elle s’y met en scène en train de danser sous l’eau, allant jusqu’à toucher le fond d’un de ces puits naturels, dont les algues ressemblent à des fleurs.
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En voix off, Camila Jaber explique que les cénotes sont la seule source d’eau douce de la région, qu’ils sont donc très précieux, et puis soudain, l’eau devient trouble, un morceau de plastique apparait et l’on comprend que cette merveille naturelle est en danger. Ces puits sont victimes de leur succès. Ces dernières années, ils ont vu affluer des milliers puis des millions de touristes, attirés par le caractère insolite, curieux, "instagramable" des cénotes. De plus en plus de visiteurs plongent dedans, pique-niquent et campent autour, les eaux usées s’infiltrent et polluent les nappes, les touristes s’en vont, leurs déchets restent. Pourtant, c’est là que Camila Jaber, 25 ans, a appris l’apnée, sans masque, sans tuba, sans palmes.
Elle détient le record national avec une plongée à 68 mètres, et cet été elle a fini deuxième du Championnat du monde de descente en apnée libre. "Aujourd’hui, quand on plonge dans certains cénotes, dit-elle au journal El Pais, l’eau est tellement sale, qu’on en ressort malade. Malheureusement, ça n’est un secret pour personne." D’où l’importance du film, ajoute-t-elle, pour mettre en lumière le problème, alerter, et surtout "modifier le regard que l’on porte sur l’eau", convaincre en montrant la beauté, la fragilité du lieu, que "l’eau n’est pas juste une ressource, qu’elle est l’origine de la vie", et qu’elle vaut beaucoup plus qu’un prix.
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