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"Oussekine", série événement sur la mort de Malik Oussekine

Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986 à Paris, le jeune Malik Oussekine meurt après avoir été roué de coups par des policiers. La série "Oussekine", d'Antoine Chevrollier reconstitue avec force et dignité cette tragédie et la volonté des proches du défunt de faire justice. 

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Hiam Abbass incarne la mère de Malik Oussekine (JEAN-CLAUDE LOTHER)

Décembre 1986. Malik Oussekine, jeune étudiant, rentre chez lui après un concert dans un club de Saint-Germain-des-Prés à écouter Nina Simone. Des policiers voltigeurs à moto sont chargés d’agir efficacement contre les étudiants qui manifestent contre la Loi Devaquet du nouveau gouvernement de Jacques Chirac.

Le lendemain, le jeune homme est retrouvé mort, roué de coups dans une cage d’escalier. Sa famille est sous le choc. Le ministre de la Sécurité, Robert Pandraud, cherche à disculper ses hommes. La série en quatre épisodes sort mercredi 11 mai sur Disney +.

C’est cette affaire d’Etat que raconte d’abord Oussekine, remarquable série sur une histoire de racisme à laquelle son auteur, Antoine Chevrollier, pensait depuis longtemps :

"Le nom de Malik Oussekine est resté gravé dans mon crâne depuis des décennies maintenant. La première fois que j'entends ce nom, Malik Oussekine, c'est en 1994 ou 1995, à la sortie du film La Haine de Mathieu Kassovitz. Il y a un album avec un groupe qui s'appelait Assassin. Et dedans, il y avait un morceau qui s'appelait L'Etat assassine et le refrain de ce morceau disait : 'L'Etat assassine un Malik Oussekine'.

Et puis je me retrouve à pouvoir un tout petit peu creuser, chercher qui était ce Malik Oussekine. Je me suis très vite rendu compte qu'on pouvait évidemment parler de ce fait de société, mais qu'on pouvait également raconter, à travers la trajectoire familiale et à travers le combat de la famille, quelque chose de beaucoup plus ample."

Olivier Gourmet incarne Robert Pandraud, un effroyable ministre de la sécurité. Kad Merad est méconnaissable dans le rôle de l’avocat de la famille Oussekine, George Kiejman, a la tête toute ronde.

Et Hiam Abbass, qu’on a aimé dans la série Succession est d’une infinie dignité dans le rôle de la mère de Malik Oussekine : "Je n'ai pas voulu ressembler nécessairement à la mère de Malik Oussekine. J'ai voulu rendre l'âme à une dame qui a perdu un enfant de manière injuste. Ce sont des gens complètement intégrés, des gens qui n'ont pas de haine contre un système, des gens qui sont bons et qui ont subi vraiment cette injustice de plein fouet, et sans avoir eu un choix même de se manifester politiquement dans un camp ou un autre."

Oussekine, une série événement, qui parle de racisme, de la difficulté d’intégration, magnifiquement écrite, filmée et interprétée, à découvrir à partir du 11 mai sur Disney +.

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