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"Les Papillons noirs", les Bonnie and Clyde français des années 50

Dans ce thriller, Niels Arestrup incarne un coiffeur retraité qui raconte ses mémoires sanglantes à un jeune écrivain, incarné par Nicolas Duvauchelle. La série navigue entre aujourd'hui et les années 50. 

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Portrait de Niels Arestrup. Paris, 30 mars 2022. Dans la nouvelle série à succès d'Arte, "Les Papillons noirs", l'acteur incarne un coiffeur à la retraite qui, au crépuscule de sa vie, raconte l'équipée sanglante de sa jeunesse à un jeune écrivain.  (JOEL SAGET / AFP)

Un vieil homme convoque un jeune auteur de polar et lui demande d’écrire ses mémoires. Au fur et à mesure, l’écrivain dans le besoin découvre des vérités qui le troublent et l’effraient. L’homme ne cache rien de son passé à la Bonnie and Clyde : Albert, ancien coiffeur, était fou amoureux de Solange dans les années 50, et il se transforme peu à peu en tueur en série. L’homme raconte son histoire froidement mais aussi de façon affable.

Ce thriller, signé Bruno Merle et Olivier Abbou, Les Papillons noirs, est d’une beauté sanglante. Surtout que le vieil homme est incarné par un Niels Arestrup génial, qui sait donner chair à des personnages parfois sordides. Ce qui plaisait d’abord au comédien Niels Arestrup, c’était l’histoire d’amour. "J’aimais surtout la folie, la dinguerie de ces deux personnages. Albert et Solange sont cassés dès la petite enfance, brisés, fêlés, blessés, rejetés par les autres."

"C’est une histoire d'amour incroyable entre des blessés qui se reconnaissent et qui se protègent, et qui vont aller jusqu'au bout d'une espèce de vengeance."  

Le comédien Niels Arestrup

à franceinfo

La série en six épisodes navigue entre aujourd’hui, avec Nicolas Duvauchelle écrivain, prêt au départ à raccrocher le stylo, mais de plus en plus fasciné par cette histoire, et des flashbacks incessants. C’est ce qui a plu aussi à Niels Arestrup :

"J’aimais la conception rythmique de la série, toujours allumée sur ce qui va arriver, sur ce qu'on imagine qui va arriver. On est très surpris par les flashbacks. Et en même temps, c’est toujours entraînant, on passe des années 50 à maintenant. J'avais l'impression d'un nouveau cinéma, une nouvelle façon de le concevoir."

La série est signée brillamment par Bruno Merle, et Olivier Abbou, qui filme dans les flashbacks les couleurs passées des années 50, la musique. Il avait envie de raconter l’histoire de tueurs en série mais sait aussi jouer avec le récit du vieil homme.

"Qu'est-ce qu'un récit, s'interroge Olivier Abbou. Qu'est-ce que recueillir un récit ? Et qu'est-ce que le transformer en une histoire ou en un roman ? Et en l'occurrence, d'un coup, se pose la question des images que l'on montre dans les flashbacks. Est-ce que ce sont les faits ? Ou est-ce que c'est déjà la retranscription fantasmée d'un romancier ?"    

Les Papillons noirs, un troublant thriller magnifiquement incarné, un nouveau Bonnie and Clyde à la française, six épisodes diffusés les jeudis 22 et 29 septembre sur Arte, une mini série déjà disponible en intégralité sur la plateforme ARTE.TV.  

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