L'empire des séries. "The End of the F***ing World", le retour des nouveaux Bonnie and Clyde
La série britannique "The End of the F***ing World" connaît son épilogue au cours d'une seconde saison, qui à la fois relance la machine et montre nos deux jeunes héros à la Bonnie and Clyde plus matures. Netflix vient de sortir la seconde saison de huit épisodes.
La première saison de The End of the F***ing World avait connu un succès impressionnant sur Netflix. Comme si les adolescents du monde entier en quête d’identité se reconnaissaient dans le portrait de ces deux paumés, pas vraiment icônes de magazines de mode. Des ados complètement à côté de la plaque qui partent dans un road movie sanglant à la Bonnie and Clyde. Alyssa une lycéenne rebelle et suicidaire, et James qui au départ cherche surtout à l’assassiner.
Cartographie froide et ironique de l'adolescence rebelle
La série est inspirée d’une bande dessinée de l’américain Charles Forsman. Avec son ton désenchanté, ses meurtres, ses viols, et son portrait en creux de parents désemparés, divorcés ou absents, la première saison était certes sanglante, mais toujours traitée avec un humour noir. La show runneuse Charlie Covell expliquait dans une interview : "Dès que le scénario devient trop gore ou trop sentimental, on s’en sort par une blague".
La série jouait sur la langueur des ados en les filmant souvent immobiles, hagards, indolents, dans des plans fixes sur fond de musique rock et rebelle. C’était déjà une cartographie froide et ironique de l’adolescence.
Une seconde saison moins surprenante
La seconde saison ne conserve pas le rythme trépidant et surprenant de la première. Les héros sont désormais plus posés, plus adultes, certains sont prêts à se marier. Mais elle est dynamitée par un nouveau personnage tout autant déséquilibré, incarné par Naomie Ackie qu’on découvrira bientôt dans le nouveau Star Wars.
Elle incarne une jeune femme meurtrière, mal éduquée par sa mère, et pour qui l’amour est la chose la plus étrange et ambiguë au monde. Ce n’est pas vraiment un ménage à trois lorsqu’elle retrouve les deux héros, mais elle relance la machine de façon sordide et drôle à nouveau.
Les meurtres continuent à arriver sans crier gare, et la musique rock ou mélo ironique continue de donner un coté punk à la série. Cette seconde saison n’est pas une révolution mais elle referme de façon habile une série qui dresse un portrait honnête d’une génération.
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