L'empire des séries. L'espionnage en sept séries (6/7) : de la série israélienne "Hatufim" à "Homeland"
Chaque jour cet été, on refait la généalogie des séries. Cette semaine, les 7 séries d'espionnage qui ont changé le genre. En 2011, l'auteur de "24h Chrono" s'inspire de la série israélienne "Hatufim" pour une série d'espionnage à l'américaine : "Homeland".
C’est une espionne de la CIA particulière : elle est bipolaire, et donc pas très fiable. On avait déjà suivi dans la série britannique Le prisonnier un espion à l’âme tourmentée qui frôlait la paranoïa. 50 ans plus tard, rebelote autour d’un thème contemporain : la libération par l’armée américaine d’un GI détenu par Al Qaïda en Irak mais qui a peut-être été retourné. L’espionne qui est aussi tombée amoureuse de lui à force de le regarder sur des écrans de télésurveillance a-t-elle raison ?
Inspiré de la série israélienne intimiste Hatufim
Homeland est en fait l’adaptation d’une série israélienne bien plus intimiste. Hatufim créé par Gideon Raff. Hatufim explore un thème fort : comment se déroule le retour dans leurs familles de deux soldats israéliens de Tsahal détenus par le Hamas durant plusieurs mois ? La série israélienne disponible cet été sur Arte.tv scrutait les traumatismes des deux soldats. À coups de flashbacks horribles, elle révélait les tortures subies, s’appesantissait sur les relations entre femme et mari retrouvé, entre père et fils.
Hollywood s’empare du concept. En l’occurrence, Howard Gordon, scénariste de 24 heures chrono. Pour captiver les Américains, il parle du retour d’un GI détenu en Irak. Surtout, l’auteur qui a su parler de paranoïa et d’attaques terroristes dans 24 h chrono, rajoute cet élément génial : la frêle et blonde enquêtrice de la CIA blonde incarnée par Claire Danes qu’ils affublent d’un syndrome bipolaire.
Du Pakistan au Moyen-Orient
Dès la première saison, on est saisi par le doute. Vers qui donc porter sa sympathie ? À elle qui prend des pilules et tombe amoureuse du GI ? Ou au GI Nicholas Brody, père de famille adorable sur le papier.
Au cours des saisons suivantes, la série nous emmène du Pakistan au Moyen Orient en passant par les bureaux de la CIA à Berlin et raconte même un attentat sur le sol américain, quelques mois après celui du marathon de Boston. La série brasse d’autres thèmes géopolitiques et même la manipulation sur les réseaux sociaux toujours sur un rythme effréné.
Homeland, 8 saisons, disponibles sur Netflix, Hatufim, disponible gratuitement sur arte.tv.
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