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L'empire des séries. "L'amie prodigieuse", une saga napolitaine au féminin

Le best-seller d'Elena Ferrante vendu à 10 millions d'exemplaires est adapté en une série qui plonge dans l'Italie de l'après-guerre. La première saison en 8 épisodes est diffusée depuis jeudi sur Canal +.

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La famille de Lila, l'une des deux héroïnes de "L'amie prodigieuse" (Canal +)

Deux petites filles sages en uniforme noir et blanc sur les bancs d’une école élémentaire dans les années 50 dans un quartier populaire de Naples : une surdouée, une timide. Une amitié féminine se crée et une volonté farouche pour toutes deux de sortir de ce ghetto, de poursuivre leurs études contre la volonté de parents qui préfèreraient qu’elles ramènent de l’argent. C’est le point de départ de cette saga écrite par Elena Ferrante à partir de 2011, qui s’est vendue à plus de 10 millions d’exemplaires à travers le monde et qui raconte sur 4quatre tomes 50 ans d’amitiés avec des hauts et des bas.

Une saison par tome

La première saison en 8 épisodes de l’amie prodigieuse correspond au premier tome : l’enfance et l’adolescence. Pour adapter cette fresque en série, le réalisateur Saverio Costanzo a choisi de conserver en voix off le texte de Elena Ferrante.

L’une des deux amies raconte, 60 ans plus tard, cette amitié. Elena Ferrante dont on ignore toujours l’identité a participé à l’écriture du scénario par échange de courriels. La série conserve les moments marquants de ce premier tome : les bagarres, les premières amours, le soutien d’une institutrice débordante d’énergie, le harcèlement des garçons.

Entre "Don Camillo" et "Cinéma Paradiso"

La série conserve le patois chantant de l’Italie du sud, les cours d’immeuble grises où on s’apostrophe de balcon en balcon, et reconstitue avec réalisme ces rues pavées de Naples où des  hommes machos au volant de Fiats arrondies apostrophent les filles. Elle raconte le parti communiste émergeant, les caïds et mafiosos qui peuplent ce petit quartier de Naples d’où l’on sort rarement : l’une des deux héroïnes découvre à 15 ans la mer, située à seulement quelques kilomètres.

Deux héroïnes magnifiques

Elena Ferrante souhaitait des inconnues pour incarner ses héroïnes. Les deux actrices principales sont magnifiques : Gaia Girace incarne une italienne brune et farouche, à la beauté incandescente, et Margherita Mazzucco une Elena sage et déterminée. Au milieu d’elles, une galerie de personnages typiques qu’on croirait sortis d’un film de Don Camillo avec Fernandel, hauts en couleur. Une série passionnante et haletante, le récit de deux vies parallèles et d’une Italie qui change.

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