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L'empire des séries. "El Presidente", au cœur du Fifagate

L'auteur argentin Armando Bo décrit dans "El Presidente" les coulisses du monde du football professionnel, les dessous de table, les tirages au sort truqués, et ce qui a abouti au Fifagate, à travers le portrait de Sergio Jadue, devenu rapidement président de la fédération chilienne de football.

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Réunion à la FIFA à Zurich avec Sergio Jadue (Andres Parra) et Sepp Blater (Albian Vainstein) (AMAZON STUDIOS)

Le 27 mai 2015, la police suisse déboule dans un luxueux hôtel de Zurich et arrête, avant leur réunion, à la demande du FBI, sept hauts dirigeants de la fédération internationale de football.

Le FIFA Gate ou Fifagate

C’est le début du Fifagate, de la chute du président suisse Sepp Blatter et d’un procès à New York, où l’Amérique veut comprendre pourquoi elle a perdu deux fois l’organisation de la Coupe du monde, face à la Russie et au Qatar. La série chilienne El Presidente utilise cette histoire en toile de fond, et nous plonge dans les coulisses de l’empire du football, qui ressemble à la mafia.  

Le héros de El Presidente, c’est Sergio Jadue, le patron d’une toute petite équipe de football chilienne, élu rapidement président de la fédération nationale. Il arrive à faire organiser la Copa América dans son pays, et à remporter deux fois le trophée. Une crapule arriviste, coachée efficacement par sa femme ambitieuse. Un  menteur, un lâche, qui arrive tel un chien dans un jeu de quilles, au milieu de ces parrains âgés, les présidents des autres fédérations sud-américaines, qui organisent leurs réunions dans un hôtel du Paraguay qui ressemble à un paradis fiscal. Il est bien le seul à compter ses billets lorsqu’on lui remet une enveloppe.  

Une série parodique, documentaire et policière

Cette série en 8 épisodes est à la fois parodique, documentaire et policière. Policière, car on suit aussi une agent du FBI qui fait de ce président une taupe qu’elle équipe d’un micro. Documentaire, car elle est rythmée de chiffres, d’informations véridiques sur les pratiques de corruption et de blanchiment, courantes en Amérique du Sud. Et parodique, tellement ce personnage lunaire a des faux airs de Pierre Richard. Il déclenche le Fifagate.  

Un fanion de la Fifa au siège de l'institution à Zurich, en Suisse. (ALEXANDER SANDVOSS / AFP)

Trucages de tirages au sort

La série est réalisée par l’argentin Armando Bo qui avait obtenu un Oscar pour le scénario du très beau film Birdman. Il réalise son objectif : montrer comment la FIFA est devenue une école de la corruption, particulièrement en Amérique latine. À la façon d’une série comme Narcos, mais sans la violence et la tension, on plonge dans les les méthodes de blanchiment, le trucage des tirages au sort des groupes, en utilisant pour les reconnaître des boules sorties d’un congélateur. Une série parfaitement interprétée par le colombien Andres Parra qui avait déjà incarné Pablo Escobar, le baron de la drogue dans une autre fiction. Il y a effectivement des points communs.        

Une série en 8 épisodes, disponible sur Amazon Prime Video.

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