Jake Adelstein : "Au départ, 'Tokyo Vice' devait être un film avec Daniel Radcliffe"

La deuxième saison de "Tokyo Vice" continue de raconter avec réalisme, beauté et force, la lutte contre les yakuzas au Japon, et le destin du seul journaliste étranger dans un grand quotidien national. Laurent Valière a rencontré le véritable Jake Adelstein, incarné à l'écran par Ansel Elgort.
Article rédigé par Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ansel Elgort est Jake Adelstein (CANAL +)

Jake Adelstein est le premier et unique journaliste étranger à la rédaction d’un grand quotidien japonais. Il a un don pour enquêter sur les yakuzas, et tomber sous le charme en même temps de la maîtresse de l’un d’eux. Avec, à ses côtés, un enquêteur qui n’a pas non plus froid aux yeux, tout cela dans un univers nocturne et splendide de Tokyo.

Le réalisateur Michael Mann avait su, dans la première saison de Tokyo Vice, imprimer une atmosphère sombre. La deuxième saison est une nouvelle descente aux enfers dans l’univers des yakuzas, pleine de rythme. La série est en fait inspirée de l’histoire vraie de Jake Adelstein, américain arrivé au Japon en 93, à l’âge de 24 ans, et auteur d’une trilogie.

Au départ, ce devait être adapté en film. Le vrai Jake Adelstein : "Il a été question d'en faire un film avec le comédien d’Harry Potter. Daniel Radcliffe parlait en fait vraiment très bien japonais." 

Le japonais d’Ansel Elgort, qui incarne Jake Adelstein dans la série, n’est pas mal non plus. Ce qui plaît d’abord à l’auteur, c’est le réalisme poussé à l’extrême : "Si vous regardez le poste de police dans Tokyo Vice, c’est un véritable poste de police. Il y a des dossiers sur les affaires des détectives. Et si vous lisez le japonais, vous pouvez voir comment sont ces dossiers, lire les titres : 'Membres du conseil municipal de Shinjuku', 'Enquête sur la prostitution'. Si vous l'ouvrez, comme un vrai rapport de police, tout est écrit. C’est fou : c'est leur niveau de folie et de détails."

Avec quand même des changements par rapport à son livre. "Il y a ce personnage de Sato, le jeune yakuza qui progresse en même temps que Jake. J’avais un ami de l'université, qui a fini par rejoindre les yakuzas. Mais pas comme Sato. Nos carrières ont été parallèles, et nous sommes restés en contact. Mais ce n’était pas du tout un type cool comme Sato. Et cette idée d’intrigue ne me plaisait pas trop. Je ne voulais pas que la série devienne genre 'université des yakuzas'. Mais j'ai accepté de contribuer à rendre le personnage aussi authentique que possible. En échange, j'ai demandé que mon patron au journal soit une femme, car les femmes étaient sous-représentées dans les rédactions."

La vie à la rédaction est aussi presque réaliste : Jake Adelstein raconte : "L'une des choses les plus cruelles quand on arrive à la rédaction d’un journal, c'est qu'on ne vous appelle même pas par votre nom. Parfois, on nous convoquait en nous appelant 'itchinense', ce qui signifie première année. C'est comme s’ils ne voulaient pas prendre la peine d'apprendre votre nom parce qu’ils ne savaient si vous alliez rester."

Tokyo Vice saison 2, chaque jeudi soir sur Canal +, est aussi disponible sur l’application MyCanal.

Les livres de Jake Adelstein, Tokyo Vice, Le Dernier des yakuzas et Tokyo Detective, sont parus aux éditions Marchialy.

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