Cet article date de plus de dix ans.

Vote pour la présidence de l'UMP : un vrai suspense !

Les 268.000 militants de l’UMP sont appelés à voter pour désigner leur nouveau président ce vendredi à partir de 20 heures et jusqu'à samedi 20 heures. Un moment politique passionnant et important. Pourquoi ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

D’abord parce qu’il y a un grand suspense. De celui qui fait les grandes soirées électorales. En effet, bien malin celui qui arrivera à prédire le score que nous dévoilerons samedi soir, vers 20h30. Tout simplement parce qu’il n’y a aucun sondage, le corps électoral est trop faible. On s’attend à une participation aux alentours de 50%. Comme lors des derniers scrutins de ce type. C'est-à-dire : 130/140.000 votants. Les militants UMP ne peuvent pas être sondés car les sondeurs n’ont pas accès au fichier de ces adhérents.

Toutes les estimations dont vous avez entendu parler portait sur les adhérents de droite. Elles révèlent donc une dynamique de campagne mais pas grand-chose de plus. On ne peut pas non plus se baser sur le nombre de militants qui se sont déplacés aux meetings. Bruno Le Maire a vu 30.000 personnes. Nicolas Sarkozy 70.000 et Hervé Mariton beaucoup moins, mais tout le monde, dans ces salles, ne pourra voter. 

Dur, dur donc de donner dans le pronostic. Nicolas Sarkozy va très probablement l’emporter samedi mais personne n’est capable de dire si Bruno Le Maire fera 10 ou 30% et même chose pour Hervé Mariton. Il y a un vrai suspens qui va durer jusqu’à 20h30.

Mais il n’y a pas que le suspense qui rend cette élection trépidante  ?

Au-delà de l’inconnu, c’est tout ce que le score va déclencher ensuite dans l’histoire de l’UMP et de son avenir. Car il y a plusieurs scénarios très différents. Je mets de côté volontairement les scores d’Hervé Mariton et de Bruno Le Maire. Bien évidemment, leurs scores seront importants pour leur avenir pour savoir s’ils pèseront ou pas mais ce n’est pas l’essentiel.

L’essentiel sera de regarder le score de Nicolas Sarkozy. S'il est au dessus des 75% ou 80%, il n’y aura plus de match comme en 2004 lorsqu’il avait receuilli 85% des voix face à Nicolas Dupont-Aignan et Christine Boutin. Il sera le chef de l’UMP et pourra transformer à sa guise le parti. Changer de nom, changer de statuts et de fonctionnement. Bref, avoir les mains libres.

A moins de 65%, ce sera plus compliqué. Il sera élu mais il faudra qu’il recolle les morceaux qu’il efface les fractures qui ont éclaté au grand jour avec Alain Juppé en particulier. Politiquement ce ne sera pas la même histoire, d’ailleurs le plus proche entourage de Nicolas Sarkozy commence déjà à préparer les esprits à un tel score, un peu moyen. Ce que nous a confié l’un de ceux qui l’a suivi et soutenu sur toute la campagne, c’est que l’ancien chef de l’État n’est pas face à Bruno Le Maire dans cette élection, mais face à Bruno Le Maire avec Alain Juppé et François Fillon. Même s’il faut quand même faire remarquer que ces derniers n’ont pas appelé prudemment à voter pour Bruno Le Maire.

Si le score de Nicolas Sarkozy est encore plus faible alors là, il devra inventer autre chose pour retrouver une dynamique. En fait, samedi soir et pour faire vraiment simple : ou le score est sans appel et la question du candidat naturel de la droite pour la présidentielle sera déjà bien avancée, ou alors, c’est la question du leadership à droite qui sera reposée et qui promet une longue bataille et de nouveaux déchirements dans la famille UMP.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.