Organigramme de l'UMP : Nicolas Sarkozy soigne sa recette
L'organigramme de l'UMP c'est d'abord une grosse louche de sarkozystes. Avec Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez pour l'épauler.Mais aussi au moins un de ses partisans dans les différentes instances du parti : Frédéric Pechenard directeur général, Brice Hortefeux à la fois conseiller politique et membre du groupe de travail sur la primaire, Sébastien Huygue porte-parole, Christian Estrosi aux investitures. Plus toute une série de délégués généraux, secrétaires généraux adjoints ou secrétaires nationaux. Bref, une grosse louche de sarkozystes, mais aussi une poignée de fillonistes : Eric Ciotti chargé des fédérations, Valérie Pécresse de la coordination des élections régionales, Bernard Accoyer pour la primaire
Pierre Lellouche aux relations internationales ou Isabelle le Gallenec, l'autre porte-parole.
Ajoutez une pincée de juppéistes : Edouard Philippe pour l'organisation de la primaire. Un zest de Lemairistes, les partisans de Bruno Le Maire : Philippe Solère, Président de la commission Primaire. Un échantillon de pro-Bertrand : Gérald Darmanin, qui était aussi le porte-parole de Nicolas Sarkozy pour la campagne interne.
Complétez d'un soupçon de Manif pour Tous : Madeleine Bazin de Jessey nommé aujourd'hui secrétaire nationale à la formation. Mélangez le tout. Et vous avez donc la recette de la nouvelle direction de l'UMP. Un subtil mélange pré-présidentiel ou chaque sensiblité, mais aussi chaque écurie, essaye de préserver ses intérêts dans la perspective de 2017.
Savante recette de cuisine ou cocktail molotov ?
Cette alliage est une recette de cuisine ou un cocktail molotov, selon les analyses. Car le nouveau Président de l'UMP a rassemblé des forces contraires, à commencer par le tandem Wauquiez/NKM. Difficile de trouver plus différent que ces deux jeunes loups de l'UMP. Leur point commun : l'ambition, mais ça s'arrête là. Ils voulaient tous deux le secrétariat général. Laurent Wauquiez l'a finalement décroché. Mais Nathalie Kosciusko-Morizet a gagné la bataille de l'ordre protocolaire : elle est numéro 2 en tant que vice-Présidente, son frère ennemi numéro 3. La bataille du bureau aussi.
Elle s'est emparée de celui que voulait son rival. Reste la question essentielle : la lutte pour la ligne politique. Il incarne la droite traditionnelle, elle la droite modérée. Il écoute toujours les conseils de Patrick Buisson, l'ancien conseiller sulfureux de Nicolas Sarkozy venu de l'extrême-droite. Elle s'oppose fermement au FN. Il a défilé avec la Manif pour tous. Elle est favorable au mariage gay... Et des voix se font d'ailleurs entendre sur l'absence de positionnement politique clair de Nicolas Sarkozy
Les voix des sarkozystes laissées sur le bord de la route notamment. Nadine Morano a refusé d'entrer dans la nouvelle équipe parlant de "déclassement" à propos du poste de secrétaire nationale qu'on lui proposait. "Le grand écart entre Wauquiez et NKM fait courir un risque de claquage" prévient l'ancienne ministre. Son ex-collègue Rachida Dati, elle, n'a pour l'instant pas répondu aux sollicitations du patron de l'UMP. "J'attends de connaître la ligne" dit-elle.
Et c'est bien la difficulté qui s'annonce maintenant pour Nicolas Sarkozy qui a su jouer l'unité pour mieux apparaître comme chef de famille. Mais il a composé, sans trancher. Et après l'organigramme, c'est son logiciel politique qu'il devra donc dévoiler. Pour éviter que cette droite plurielle ne se transforme en droite caractérielle voire insurrectionnelle
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