Martine Aubry a dégainé la première
Et la dramaturgie se met en place avec ce coup de théâtre qui est passé totalement inaperçu : Martine Aubry a signé sa propre contribution. Et c’est important, la dernière fois en 2012, elle avait fait contribution commune avec Jean-Marc Ayrault et les principaux ténors du parti.
Une contribution est un texte que chaque courant ou chaque personnalité peut présenter, il résume le point de vue et les orientations de chacun. Les contributions qui sont compatibles sont ensuite réunies pour former les motions. Et c’est sur les motions que les militants voteront fin mai pour désigner le futur Premier secrétaire du parti.
La contribution Martine Aubry prend clairement le contre-pied de la politique menée par le gouvernement de Manuel Valls sur plusieurs points :
- Elle veut créer un "impôt citoyen" en fusionnant la CSG et l’impôt sur le revenu, une promesse de François Hollande qu’il n’a pas encore tenue.
- La maire de Lille veut aussi imposer aux entreprises des contreparties en échange d’allégements de charge du CICE et du pacte de responsabilité, ses amis frondeurs sont sur la même ligne.
Mais qu’est ce qu’elle cherche Martine Aubry ?
Veut-elle à nouveau prendre la tête du PS ? Non, elle n’a pas l’intention de présenter sa propre motion, et donc d’être candidate, elle a déjà donné. En fait, Martine Aubry cherche à infléchir la ligne du parti un peu plus à gauche. "Elle n’a pas envie de cautionner la ligne Valls" confie un de ses amis et si elle avait signé la contribution du patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, et bien ça revenait à ça, se ranger derrière le Premier ministre. Impensable pour Martine Aubry.
Elle est plutôt sur la ligne des frondeurs, elle est même un peu leur marraine, même si elle ne revendique absolument pas ce titre. D’ailleurs ils comptent sur elle pour infléchir la motion majoritaire et de leur côté, ils poussent aussi à coups de contributions assassines pour Manuel Valls et Emmanuel Macron
Une contribution de l’aile droite
Ca tiraille de tous les côtés, "les réformateurs" veulent eux aussi mettre leur grain de sel pour ripoliner le Parti socialiste, pour le moderniser. En fait ce congrès de Poitiers ça sera un congrès d’orientation politique pour la première fois depuis bien longtemps, le dernier était arrivé dans la foulée de l’élection de François Hollande d’où ces débats de fonds très durs.Et on a déjà une idée de ce que ça peut donner ? Ça dépendra en grande partie des résultats des élections départementales du mois de mars. Si c’est une catastrophe pour le PS, les opposants à la politique économique menée par le gouvernement Valls auront des arguments à faire valoir. Pour l’instant on en est qu’au début, à ces fameuses contributions, mais le ton est donné ça va swinguer
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