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La mauvaise journée de Nicolas Sarkozy

La justice a validé les écoutes concernant Nicolas Sarkozy et Franck Louvrier, son ancien chargé de communication, un très proche du Président de l’UMP, est en garde à vue dans l’affaire Bygmalion. Cela démontre que régulièrement la justice se rappelle au bon souvenir de Nicolas Sarkozy et que le Président de l’UMP n’est pas débarrassé de ses soucis.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Olivier Bost © RF)

Il ne faut pas se tromper sur ce qui s’est passé aujourd’hui, c’est bel et bien un revers judiciaire qu’a subit ce jeudi matin Nicolas Sarkozy. Il peut se dire "serein et déterminé", dans son entourage on ne s’attendait pas à une telle décision. Très concrètement sur le plan judiciaire, mais également médiatique, cela veut dire que l’affaire des écoutes va continuer. Elles lui font courir potentiellement le risque d’un procès. Ses défenseurs peuvent parler d’une "justice spectacle", ou dénoncer "l’instrumentalisation de la justice", que ce soit vrai ou pas cela n’enlève rien au risque juridique qui pèse sur Nicolas Sarkozy.

Une affaire qui fera pschitt ?

L’entourage de Nicolas Sarkozy est persuadé que, comme l’affaire Bettencourt, comme l’affaire Karachi, comme l’affaire des pénalités pour les dépassements des frais de campagne, cette affaire des écoutes fera, pour reprendre une expression célèbre de Jacques Chirac, "pschitt !". Effectivement dans les faits jusqu’ici, aucune affaire n’a inquiété Nicolas Sarkozy mais il en suffit d’une, d’une seule, pour qu’il soit sérieusement gêné en 2017.

L’affaire Bygmalion reste aussi une bombe potentielle. La garde à vue de Franck Louvrier, un très très proche de Nicolas Sarkozy, vient le rappeler. Trois des anciens responsables de sa campagne présidentielle en 2012 sont déjà mis en examen dans cette affaire Bygmalion.

Des conséquences sur le congrès de l’UMP ?

Ces péripéties judiciaires n’auront pas ou peu de conséquences sur les enjeux du Congrès, et notamment le changement de noms pour les Républicains. Nicolas Sarkozy a fait accepter ce changement par le bureau politique en début de semaine. Même Alain Juppé, le plus réticent, s’est converti aux Républicains.

En revanche, ces péripéties perturbent quelque peu le plan de Nicolas Sarkozy. Le président de l’UMP s’était offert deux tribunes cette semaine : l’une dans Le Figaro , l’autre dans Valeurs Actuelles , pour toucher les militants de son parti, les convaincre que Les Républicains, c’est mieux que l’UMP. C’est comme si un étage de la fusée avait eu un raté. L’effet est forcément gâché par la justice.

Ses adversaires vont-ils en profiter ?

Alain Juppé, mais plus encore Bruno Lemaire et François Fillon, font le pari secret que Nicolas Sarkozy ne pourra pas aller jusqu’au bout en 2017. Les deux évènements du jour (la validation des écoutes et la garde à vue de Franck Louvrier) ont dû les remotiver encore un peu plus pour la primaire. Nicolas Sarkozy a un avantage dans les sondages mais ça reste serré avec son premier rival Alain Juppé. S’il persistait un doute sur le plan judiciaire pour l’ancien chef de l’Eétat, cela pourrait faire la différence : il ne faut jamais rien négliger. On notera le silence de tous ces ténors aujourd’hui.

Les proches de Nicolas Sarkozy, eux, font un tout autre calcul. Ils pensent que ses soucis judiciaires requinquent à chaque fois ses partisans, que cela soude les vrais militants. La justice, à les écouter, serait presque un moteur supplémentaire pour Nicolas Sarkozy.

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