Florange, Gandrange, lendemains d'images fortes
Il y avait
une prise de risque. François
Hollande joue le courage, le président qui assume son action au point de
revenir affronter droit dans les yeux ceux qu'il a déçus. Même si la
visite a été balisée, et s'est effectivement bien passée, il n'était pas à l'abri
d'une photo ratée. Comme à
Dijon, où il avait suffi d'une seule image forte - l'évacuation d'un contestataire
face à la caméra - pour ruiner 48 heures de déplacement sur le terrain. Cela n'a pas
été le cas à Florange, et la prise de risque est payante. Certes, l'ambiance
n'est pas enthousiaste, mais elle est au moins apaisée.
Et cet apaisement suffit à faire le bonheur de
François Hollande ?
Il y
contribue en tout cas. A Florange, François
Hollande s'inscrit en contrepoint de son prédécesseur. Contrairement
à Nicolas Sarkozy, François Hollande revient en grandes pompes sur les lieux de
sa promesse. Et c'est déjà un acte politique. Nicolas
Sarkozy était revenu en 2009, un an après, à Florange. Mais il était arrivé
sans micros et ni caméras, sans prendre le risque d'un écart public, certain
que sa force de conviction d'homme à homme, influencerait les commentaires, à postériori
des ouvriers. Nicolas
Sarkozy avait joué le différé, là où François Hollande prend le risque du
direct. La distinction
est ténue, mais elle est notable au regard du profil de l'actuel chef de l'Etat. François
Hollande n'est guère réputé pour ses coups de poing. Le retour hollandais
n'est pas victorieux, mais il constitue une carte dans le jeu présidentiel, il
n'a pas tenu totalement sa promesse, mais il n'a pas baissé les bras.
Un petit point positif dans un contexte qui ne
l'est pas vraiment pour François Hollande.
C'est tout l'intérêt
de l'opération. Elle illustre
le profil politique que veut vanter François Hollande. Un président
sans coups d'éclats, mais opiniâtre. Cela ne va
pas le faire rebondir dans les sondages, mais au moins, cela ne va pas le faire
baisser. A l'heure où
la chute de sa popularité côtoie les records toute catégorie, l'absence de
mauvaise nouvelle vaut encouragement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.