Elizabeth II, une souveraine britannique particulièrement francophile
À l’annonce du décès d’Elizabeth II, l’émotion a été grande également de ce côté-ci de la Manche. Il faut dire que la reine était particulièrement francophile.
"Une amie de la France", selon les mots d’Emmanuel Macron. Des mots repris en écho par ses deux prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy. Ces trois présidents, la reine Elizabeth les avait rencontrés : en Cornouailles l’an dernier lors du G7 pour Emmanuel Macron ; en France à l’occasion du 70e anniversaire du débarquement pour François Hollande ; à Londres en 2008 pour Nicolas Sarkozy, à l’époque pour la première fois accompagné de la nouvelle première dame, Carla Bruni-Sarkozy.
Mais des présidents français, la reine en a connu bien d’autres : dix au total ! Lorsqu'elle est montée sur le trône, Vincent Auriol "régnait" à l’Elysée, président de la IVe République.
>> Elizabeth II et la France, un attachement particulier et mutuel
En 70 ans de règne, elle a multiplié les visites en France, dont cinq visites officielles, un record ! C’est même en France qu’elle a fait son tout premier déplacement sans ses parents, alors qu’elle n’était encore "que" princesse, en 1948. En 1956, elle a 30 ans, lors de sa toute première visite officielle de reine. Elle prononce même un discours en français lors du dîner de gala offert par le président René Coty. Car si son "taylor is rich" et ses chapeaux inimitables, la reine parlait très bien notre langue. Elle l’avait apprise pendant la guerre. Elle admirait d’ailleurs le général de Gaulle, exilé à Londres en 1940 pour conduire la Résistance française à l’occupant nazi.
Vingt ans plus tard, en 1960, lors d’une visite d’Etat du président français à Londres, la reine Elizabeth avait fait installer dans la suite de Buckingham réservée au Général le lit que George VI lui avait fait confectionner sur mesure pendant la guerre.
La reine Elizabeth II est revenue à Paris en 1972, l’année de l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun. On se souvient aussi de ses sourires complices affichés aux côtés de François Mitterrand en 1994 lors de l’inauguration du tunnel sous la Manche. Et deux ans plus tard, en mai 1996, c’est Jacques Chirac et Bernadette qui franchiront le Channel pour faire une révérence à Londres.
Elle aimait la France et celle-ci le lui rendait bien
Un peu comme si notre vieille République, qui aime à se gausser des excentricités britanniques, culpabilisait quand même encore un peu, au fond, d’avoir tranché la tête d’un roi.
Ne dit-on pas d’ailleurs que la Constitution de la Ve République a fait du chef de l’Etat une sorte de monarque républicain ?
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