Elections européennes : à quoi joue Ségolène Royal qui veut conduire une liste de gauche ?

En cette rentrée, Ségolène Royal crée l’événement à gauche. Elle souhaite conduire une liste d’union aux européennes de juin prochain. Pourquoi cette candidature ? L'édito politique de Renaud Dély.
Article rédigé par franceinfo, Renaud Dély
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Ségolène Royal, aux universités d'été de La France Insoumise, le 25 août 2023. (JEFF PACHOUD / AFP)

Elle veut essayer de revenir en scène. Encore une fois, encore et toujours. Et cela fait des années que ça dure. Ségolène Royal avait déjà tenté le coup aux Européennes de 2019. Elle avait même proposé de se ranger en 2e position d’une liste d’union conduite par les écologistes. Yannick Jadot avait refusé. Elle a quitté le PS, puis repris sa carte pour essayer d’être candidate en 2021 aux sénatoriales pour les Français de l’étranger. Encore raté... Là, c’est Olivier Faure qui n’a pas voulu d’elle. À bientôt 70 ans, elle n’a plus rien à perdre. Et ne désarme pas. Mais c’est plutôt mal parti.

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Pour l’heure, les Verts, les communistes et les socialistes ont écarté son offre de services… Mais pas Jean-Luc Mélenchon. Le chef des Insoumis salue son "audace" et "approuve sa contribution à la bataille pour l’union". Ce qui ne veut pas dire que les Insoumis se rangent déjà derrière elle, ils se divisent d’ailleurs à ce sujet.

"Retour vers le futur"

L’initiative de Ségolène Royal rend service à Jean-Luc Mélenchon : une "aide formidable !", dit-il. Un sacré coup de main pour renvoyer le mistigri de la division aux autres partis de gauche, et surtout aux Verts et aux communistes qui veulent partir sous leurs propres couleurs aux Européennes. L’Insoumis, lui, veut une liste d’union. Ou à défaut, ce qu’il appelle une "liste des unitaires". Sous-entendu, les autres listes de gauche seraient celles des diviseurs. Entre Jean-Luc Mélenchon et Ségolène Royal, il y a donc un échange de bons procédés : il la remet en selle et elle lui sert de caution pour l’aider à peaufiner son statut de champion de l’union à gauche.
 
Enfin, est-ce un atout dans l’optique de la présidentielle ? Sans doute. Parce que le chef des Insoumis veut garder les mains libres pour envisager une quatrième candidature en 2027. D’ailleurs, entre la réapparition de Ségolène Royal, la longévité de Jean-Luc Mélenchon, et la nouvelle tournée médiatique de Sarkozy, la rentrée politique a un goût de "Retour vers le futur". Sans oublier François Hollande qui entend bien jouer un rôle éminent dans la reconstruction de la gauche.

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