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Édito
Remaniement : ces bruits de couloir insistants autour de plusieurs ministres

Mardi 18 juillet au soir, Elisabeth Borne et Emmanuel Macron se sont entretenus au sujet de remaniement. L'édito politique du 19 juillet.
Article rédigé par franceinfo, Agathe Lambret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Une partie du gouvernement lors d'un conseil interministériel des villes, le 30 juin 2023. (STEPHANE LEMOUTON / POOL)

Après l'annonce par Emmanuel Macron du maintien d'Élisabeth Borne à son poste de Première ministre, les deux têtes de l'exécutif se sont entretenus du remaniement mardi 18 juillet au soir, avant le traditionnel dîner de fin d'année dans les jardins de l'Élysée avec l'ensemble du gouvernement.

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Au lendemain de cette entrevue, les bruits de couloirs sont nombreux. Avec un objectif : remplacer les maillons faibles par des profils plus chevronnés. Pour l'Éducation, priorité du président après les émeutes, le nom de Gabriel Attal, ministre du Budget, circule ainsi pour succéder à Pap Ndiaye, sans que l'on en sache plus. Autre portefeuille stratégique, la Santé. Pour remplacer François Braun, les noms de deux élus proches d’Édouard Philippe reviennent : Frédéric Valletoux, député, et Arnaud Robinet, maire de Reims, à la fois politique et spécialistes.

Un profil très politique tiendrait aussi la corde pour remplacer Jean-Christophe Combes, ministre des Solidarités, celui d’Aurore Bergé, la cheffe des députés Renaissance, alors qu'à la ville, Sabrina Roubache, députée de Marseille et proche du chef de l'Etat, pourrait remplacer Olivier Klein et voir son périmètre élargi.

Enfin, sans surprise, Marlène Schiappa serait sur le départ après le scandale autour du Fonds Marianne. Enfin, le sort du porte-parole Olivier Véran est incertain. Au dernier remaniement, il avait été rattrapé in extremis. Alors en matière de remaniement, il faut être très prudent : rien n’est gravé dans le marbre jusqu’à la dernière minute.

Un remaniement n'est pas qu'une question de compétences

Comme dans tout remaniement, Élisabeth Borne et Emmanuel Macron doivent respecter des équilibres politiques, des questions personnelles aussi. C’est tout l’enjeu de la bataille qui se joue en coulisses pour le porte-parolat du gouvernement, si jamais Olivier Véran était écarté. Deux députées, Maud Bregeon et Prisca Thévenot, se battraient pour le poste. Et l'avantage est à Prisca Thévenot, car Maud Bregeon est une proche de Gérald Darmanin. Pas question pour Élisabeth Borne de promouvoir l’alliée d’un ministre qui veut lui prendre sa place.

Autre profil que la Première ministre aimerait écarter : Franck Riester, ministre chargé des relations avec le Parlement, "parce qu’elle ne l’aime pas", explique un conseiller. En revanche, Sacha Houlié, député de l'aile gauche et proche de Borne, aurait refusé le portefeuille des Outre-mer, moins autonome que la tête de la Commission des Lois qu’il occupe actuellement à l'Assemblée.

Le "maintien" d'Élisabeth Borne : un cadeau empoisonné

L'autre point-clé de ce remaniement, c'est évidemment l'avenir d'Élisabeth Borne. La Première ministre a été seulement "maintenue" à Matignon. Emmanuel Macron ne l’a pas laissée démissionner pour la renommer, ce qui l’aurait renforcée. L’enjeu pour la Première ministre, c'est donc d’aller au-delà des "ajustements" que souhaite le président. Au contraire, elle doit s’imposer avec un remaniement plus large qui porterait sa patte, afin de mener un gouvernement plus solide. Une sorte d’assurance survie quand elle apparaît toujours en sursis, avec Gérald Darmanin en embuscade.

La vraie question, c’est donc de savoir si le président est prêt à faire ce cadeau à une Première ministre choisie par défaut. Mais soyons lucides : dans le contexte, ce n’est pas la sortie d’anonymes pour l’entrée de "moins anonymes" qui changera quoi que ce soit au quotidien des Français, mais plutôt une ligne politique claire, qui tarde à se faire connaître.

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