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Ădito
Emmanuel Macron procĂšde Ă un remaniement technique pour remplacer les ministres qui n'ont pas convaincu
Un premier symbole : Gabriel Attal, propulsĂ© du Budget Ă lâEducation, Ă 34 ans. MalgrĂ© son passĂ© de militant socialiste, il parle le "en mĂȘme temps" comme sâil lâavait inventĂ©, et sa loyautĂ© au prĂ©sident n'a jamais fait dĂ©faut. Autre macroniste, proche du couple prĂ©sidentiel : la Marseillaise Sabrina Agresti-Roubache, rĂ©putĂ©e pour son franc-parler, est nommĂ©e Ă la ville, une primo-ministre comme Aurore BergĂ©, cheffe des troupes Ă lâAssemblĂ©e, rompue Ă la joute politique, qui hĂ©rite des SolidaritĂ©s.
Recentrage donc, voire resserrement : aucun transfuge cette fois, le macronisme rassembleur, pour lâinstant, a vĂ©cu.
Cette Ă©quipe marque aussi la fin des novices au gouvernement, et câest un aveu dâĂ©chec pour deux ministĂšres Ă©rigĂ©s en prioritĂ© par le prĂ©sident, l'Ăducation et la SantĂ©Â : Pap Ndiaye et Francois Braun qui venaient de la sociĂ©tĂ© civile sont remerciĂ©s, comme Jean-Christophe Combes aux SolidaritĂ©s. Lâexpertise de cette sociĂ©tĂ© civile, câĂ©tait pourtant la patte du macronisme originel. Mais aujourdâhui câest un techno, lâancien directeur de cabinet de la PremiĂšre ministre, AurĂ©lien Rousseau, qui remplace lâurgentiste François Braun Ă la SantĂ©.
Emmanuel Macron sâest rendu Ă une Ă©vidence : pas assez stratĂšges, trop tendres et surtout incapables dâincarner leurs dossiers, ces ministres ignoraient que la politique nâest pas quâune exĂ©cution, câest aussi un art, celui de la communication.
Des ajustements avant un "vrai" remaniement ?Â
Ce sont des changements techniques, comme le souhaitait le prĂ©sident. Emmanuel Macron ne voulait sans doute pas Ă©puiser toutes ses ressources alors quâil se prĂ©pare Ă une rentrĂ©e difficile. Mais il y a, aujourdâhui, quelque chose de lâordre du raisonnement par lâabsurde. AprĂšs lâĂ©pisode des retraites, les Ă©meutes, en pleine crise de lâinflation et du pouvoir dâachat, le prĂ©sident sâest offert le luxe de prendre 100 jours pour ne rien dĂ©cider, et a affichĂ© ouvertement ses tergiversations, quand les Français attendaient des rĂ©ponses. 100 jours qui sâachĂšvent entre rustines et nominations par voie de presse.
Il y a, aussi, dans cette façon dont Elisabeth Borne a Ă©tĂ© reconduite Ă Matignon, sans solennitĂ© aucune, ainsi que cette façon dont les noms des nouveaux entrants a Ă©tĂ© Ă©grenĂ© toute la journĂ©e en lâabsence dâannonce officielle, quelque chose de lâordre de lâaffaissement des institutions. Et, comme depuis le dĂ©but de ce second mandat, ce sentiment de flottement qui nâen finit pas.
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