Après le résultat des législatives, Emmanuel Macron est-il affaibli sur la scène européenne ?
Réuni à Bruxelles jeudi, un sommet européen a donc octroyé à l’Ukraine le statut de candidat officiel à l’Union européenne. Affaibli par le résultat des élections législatives en France, Emmanuel Macron l’est-il aussi sur la scène européenne ?
Disons que son étoile a pâli et en un instant… Souvenez-vous, c’était il y a huit jours à peine, en Ukraine. Emmanuel Macron débarquait à Kiev flanqué du chancelier allemand Olaf Scholz et du président du conseil italien Mario Draghi. Il concluait de façon spectaculaire un semestre de présidence du conseil de l’Union européenne qui s’achève jeudi prochain. C’était lui le chef, c’était clair ! D’ailleurs, comme souvent, Emmanuel Macron ne lésinait pas sur la mise en scène au moment d’enlacer devant les caméras le président ukrainien Zelensky, un peu gêné par une telle démonstration. Une semaine plus tard, changement de décor et de climat. Le chef de l’Etat est arrivé à Bruxelles avec un poids politique affaibli, sans majorité claire et en laissant à Paris un gouvernement et une Première ministre en sursis.
Cela ne va pas directement avoir des conséquences sur le rôle que prétend jouer Emmanuel Macron en Europe. Les enjeux européens, et celui, historique, de l’adhésion de l’Ukraine, ne dépendent pas de nos contingences nationales. Mais cela tombe quand même plutôt mal pour Emmanuel Macron. Surtout à un moment où le chancelier Olaf Scholz a du mal à s’affirmer et à faire oublier Angela Merkel. Le chef de l’Etat comptait en profiter pour s’arroger un rôle moteur sur la scène européenne, il n’y a pas renoncé mais c’est un petit peu plus compliqué.
Le mélange des genres
D’autant que certains de nos partenaires s’agacent parfois d’une certaine arrogance de la France souvent tentée de donner une petite leçon aux Européens. Cette fois, c’est eux qui nous regardent avec un peu de condescendance. Parce qu’après tout, la recherche de compromis pour constituer un gouvernement de coalition, cette formule inimaginable en France, c’est celle qui gouverne 19 des 27 pays membres de l’Union européenne.
Les deux rôles, président français et leader européen restent tout de même clairement distincts. Mais le souci est que ces derniers mois, c’est Emmanuel Macron qui a joué du mélange des genres. D’abord en refusant de repousser le semestre de la présidence française du conseil de l’Union pour qu’il tombe pile pendant la campagne présidentielle. Puis en lançant entre les deux tours des législatives l’appel du tarmac à une "majorité solide" juste au moment de s’envoler pour la Roumanie puis l’Ukraine. Brandir le drapeau européen ne lui a pas suffi à pour remporter les législatives. Il est logique qu’en retour son aura soit quelque peu ternie en Europe.
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