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Affaire Kader Arif : la transparence à l'épreuve de la probité

Kader Arif n'est plus membre du gouvernement. Il a dû quitter son poste de secrétaire d'Etat aux anciens combattants en raison d'une affaire judiciaire. Il est soupçonné d'avoir favorisé des proches dans l'attribution de marché publics en Midi-Pyrénées. Il a donc été poussé vers la sortie.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© MaxPPP Kader Arif)

C'était une mèche à combustion lente pour François Hollande. Car dans un premier temps, l'Elysée et Matignon ont tout fait pour l'éteindre. L'enquête préliminaire concernant Kader Arif a été ouverte en septembre. Et à l'époque, Manuel Valls avait assuré que son secrétaire d'Etat n'était en rien concerné. "Ne mélangeons pas tout" avait lancé le Premier Ministre dans la cour de Matignon. "Ces affaires ne me concernent absolument pas" affimait l'intéressé en écho.

Un cordon sanitaire a donc été mis en place autour de ce "Hollandais" historique, qui s'est brûlé les ailes tout en haut, lui qui était parti tout en bas. C'était le chauffeur de Lionel Jospin lorsqu'il était simple conseiller général de Haute-Garonne. Cordon sanitaire qui aura tenu 2 mois et demi.

Début d'incendie

Qu'est-ce qui fait alors que Kader Arif a été poussé à la démission ? Les progrès de l'enquête. Une perquisition a eu lieu il y a quinze jours dans des bureaux de son Ministère de tutelle, la Défense. Potentiellement désastreux en terme d'image pour l'exécutif. La mèche lente a bel et bien provoqué un début d'incendie. Manuel Valls hier et François Hollande aujourd'hui ont dû jouer les pompiers et les gendarmes.

Un entretien avec le chef de l'Etat très tendu ce matin : Kader Arif a reproché à son patron de "protéger ses amis" en évoquant le maintien de Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l'Elysée toujours en place lui après la polémique sur son déjeuner avec François Fillon.

La liste des démissionnaires ou "démissionnés" s'allonge

C'est tout le problème. Car il y a eu le cas d'école, Jérôme Cahuzac et son fameux compte en Suisse. Puis Yamina Benguigui pour mensonge sur sa déclaration de patrimoine. Et plus récemment Thomas Thevenoud et sa phobie fiscale. Il y a eu aussi Aquilino Morelle, le conseiller éconduit pour conflit d'interêt et accessoirement écart de conduite -ses chaussures qu'il se faisait cirer à l'Elysée, Faouzi Lamdaoui qui a été entendu dans le cadre d'une enquête pour recel d'abus de bien sociaux et fraude fiscale... Bref, on est loin de la République exemplaire promise par François Hollande.

Au contraire assure Juliette Meadel, l'une des porte-paroles du PS : 

Juliette Meadel : "La preuve d'une exigence de transparence

Un argument qui ne convainc pas l'opposition, sans surprise. La transparence c'est bien, la probité c'est mieux pour le député UMP du Nord Sébastien Huyghe : 

Sébastien Huyghe : "M Hollande aurait dû prendre plus de précautions avant de donner des leçons"

Et alors qu'on n'entendait presque plus parler de l'affaire Jouyet-Fillon, c'est le Front National qui se frotte à nouveau les mains. "Ca commence à faire beaucoup" pour Marine Le Pen qui a beau jeu de surfer sur la vague qui ne cesse de la porter : celle du "tous pourris".

 

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