La Corse, championne de la préservation du littoral
Les
défenseurs de l'environnement devront-ils un jour élever une statue au Front de
Libération Nationale de la Corse ?
C'est la question que l'on peut se poser à la lecture d'une très intéressante
étude sur la bétonisation des littoraux, publiée cette semaine par le ministère
de l'écologie. On y apprend en effet que c'est en Corse que cette bétonisation
est la plus faible : 12% des côtes seulement y sont construites, soit deux
fois moins que la moyenne nationale, qui s'établit à 23%. Faut-il y voir un
effet des attentats répétés du FLNC et de ses diverses ramifications ?
C'est une hypothèse sérieuse, à défaut d'être morale.
Parmi
les bons élèves, outre la Corse,
on trouve aussi la Picardie,
la Haute-Normandie
et le Languedoc-Roussillon. A l'inverse, Provence Alpes Côte d'Azur termine bon
dernière de ce classement, ce n'est pas vraiment une surprise, avec un littoral
bétonné à hauteur de 41%, devant le Nord-Pas-de-Calais, la Basse-Normandie et
les Pays-de-la-Loire.
Deux
phénomènes décrits dans cette étude sont particulièrement inquiétants.
Premièrement, c'est sur les rivages que la pression démographique et
touristique est la plus forte. Cela se comprend aisément : de nombreux
Français aspirent à vivre près de la mer. Mais le résultat est sans appel
: depuis 20 ans, on a enregistré trois fois plus de constructions de logements
le long du littoral que dans le reste du territoire. C'est notamment le cas
dans Aude, sur l'île de Noirmoutier, dans le Golfe du Morbihan ou encore dans
la presqu'île du Cotentin.
Le
deuxième phénomène inquiétant est que ces territoires, qui sont donc soumis à
une pression très forte, sont assez mal protégés. 15 % d'entre eux seulement
bénéficient d'un statut de réserve naturelle, de forêt publique ou
appartiennent au Conservatoire du Littoral. Ce sont les seuls dont on peut
penser qu'ils sont préservés durablement de toute urbanisation.
En
revanche, beaucoup d'autres ne sont pas dans ce cas. Dans les deux tiers des
communes du littoral métropolitain, les rivages sont à la fois peu construits
ET très mal protégés. C'est notamment le cas en Haute-Normandie, en Bretagne,
dans le Languedoc-Roussillon et de la Corse. Si rien n'est fait, tout laisse donc
craindre que, dans les décennies à venir, ces rivages ne succombent à leur tour
à l'urbanisation.
Lire l'étude complète : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Trois-quarts-des-rivages.html
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