Cet article date de plus d'onze ans.

Grenoble teste les parkings mutualisés

A Grenoble, où se prépare un quartier très écolo, où les places de stationnement seront dix fois moins nombreuses que d'habitude...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est l'un des pouvoirs méconnus des maires. Dans chaque quartier, les élus fixent le rapport
entre le nombre de logements et le nombre de places de stationnement.

Évidemment, plus les parkings sont nombreux, plus l'usage de l'automobile est
encouragé. Et inversement.

A Grenoble, ce rapport entre
places des stationnement et nombre de logements est souvent compris entre 0,8
et 1. Ce qui veut dire que, pour 10 logements, il est prévu 8 à 10 places de
stationnement. Or, tenez-vous bien : dans le futur quartier de la Presqu'île, que chapeaute
l'architecte Christian de Portzamparc, cette norme a été abaissée à... 0,1 !
Soit une place de parking seulement pour 10 logements !

Alors, a priori, on peut avoir l'impression que la mairie a été prise
d'assaut par une bande d'ayatollahs écologistes farouchement anti-voitures. Or,
ce n'est pas le cas car en réalité
il y a deux astuces.

La première, c'est que cette norme de 1 place de stationnement pour 10 logements ne
s'appliquera qu'aux immeubles d'habitation
.
Or, dans ce quartier de Grenoble, il y aura également des entreprises, des
universités, des commerces, qui, eux aussi, disposeront de places de
stationnement. L'idée, c'est de mutualiser l'ensemble de ces places, de
permettre aux habitants de se garer sur le parking d'une entreprise le soir ou
le week-end, par exemple. Ce qui veut dire, en clair, qu'il devrait être
possible aux habitants de stationner, mais pas forcément au même endroit le
matin et le soir...

La seconde astuce est que ce quartier va bénéficier d'une offre
exceptionnelle de transports en commun
, qui ira du tramway aux vélos en libre
service, en passant par la location de véhicules électriques. Il y sera
donc plus facile qu'ailleurs de se déplacer sans posséder de voiture
individuelle.

Alors quel est l'intérêt, me direz-vous ? Et bien, il est double.
D'abord, il conduit les Grenoblois à s'interroger : ai-je vraiment besoin
de posséder une voiture ?
N'est-il pas plus économique d'en louer une
quand j'en ai vraiment besoin et de recourir au tramway, au vélo ou à la marche
à pied le reste du temps ?

Ensuite, ces parkings mutualisés
permettent d'économiser de la place.
C'est important à Grenoble en particulier,
puisqu'il s'agit d'une ville enserrée par les montagnes. Et très important pour
l'environnement en général _ la
France, depuis 50 ans, a détruit autant d'espaces naturels et
de terres agricoles que pendant les 2000 ans qui ont précédé.

C'est pourquoi cette expérience
sera particulièrement intéressante à suivre. Si elle rencontre le succès, elle
sera sans doute généralisée dans d'autres quartiers de Grenoble avant,
peut-être, de faire école ailleurs en France.

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.