Personne, en Europe, n'aurait l'idée de confondrel'Allemagne avec la Grèce ? Et bien, c'est pareil en France. Lorsqu'ilsinvestissent dans notre pays, les chefs d'entreprise étrangers distinguentselon les régions. Et les conclusions qu'ils en tirent sont trèsinstructives.Ainsi, la région Rhône-Alpes réalise une performanceassez extraordinaire . Comme le souligne l'auteur de l'étude d'Ernst and Young, Marc Lhermitte, siRhône-Alpes était un pays indépendant, son PIB serait le 17e en Europe, auniveau à peu près de celui de la République Tchèque.Ce succès s'explique par de nombreuses raisons, etnotamment par l'incroyable dynamisme de Lyon. Alors que, crise oblige, lenombre d'implantations étrangères est en fort recul en Europe, la capitaledes Gaules a obtenu en 2012 les meilleurs résultats de son histoire !Chapeau l'artiste. De manière générale, d'ailleurs, il y aincontestablement un effet métropoles** dans ce classement des régionsles plus attractives. Derrière Rhône-Alpes, qui peut s'appuyer sur Lyon, maisaussi sur Grenoble, Saint-Étienne, Annecy et Chambéry, on trouve en effet desterritoires qui disposent tous d'une ou de plusieurs agglomérations dynamiques : le Nord-Pas-de-Calais, avecLille. Les Pays de la Loire avec Nantes. L'Alsace avec Strasbourg.Midi-Pyrénées avec Toulouse. Midi-Pyrénées qui reste toutefois distancée parl'Aquitaine laquelle dispose non seulement de Bordeaux, mais aussi de pôlessecondaires assez dynamiques avec Pau, d'un côté, et la côte basque de l'autre.Dans ce paysage, on remarque une absente detaille : Provence-Alpes-Côte d'Azur . Pourtant, avec Marseille, Nice,Toulon et Aix-en-Provence, cette région devrait être la grande rivale deRhône-Alpes. Seulement voilà : ces villes sont objectivement moins biengérées que Bordeaux ou Lyon. Et surtout, le pouvoir politique y est dispersé.Marseille et Aix se disputent à qui mieux-mieux, tandis que Nice n'arrive pas àtravailler en bonne entente avec Cannes et Antibes. Les résultats économiquess'en ressentent.Cet effet métropoles se retrouve aussi en queue de classement, où se situentdes régions dénuées de grandes agglomérations comme le Limousin ou laFranche-Comté. Ou alors des régions dont les villes sont les filièreshabituelles souffrent, comme la Lorraine ou la Haute-Normandie. Conclusion : les grandes agglomérations sont une chance pour laFrance. Et cela tombe bien : cette question est au cœur du débatpolitique actuel sur l'organisation politique du pays. Il donne plutôt raisonau gouvernement qui cherche à créer des métropoles puissantes, notamment àMarseille. Et rend assez irresponsable la position du Sénat qui vient derefuser d'en faire de même avec le Grand Paris.