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Jardin. Les jardins de Claude Monet à Giverny : histoire d'une renaissance

Pendant 43 ans, Claude Monet a vécu à Giverny. Ses jardins aménagés avec passion figurent sur bon nombre de ses tableaux.

Article rédigé par franceinfo - Isabelle Morand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le jardin d'eau et le célèbre pont japonais ourlé par deux glycines. (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Quand on visite aujourd’hui les jardins de Claude Monet à Giverny, difficile de s’imaginer leur état il y a un peu plus de 40 ans : pas vraiment à l’abandon, mais pas vraiment entretenus.

Un duo de choc !

Cet entre-deux prendre fin avec l’arrivée de Gérald Van der Kemp. À sa retraite, l’ancien conservateur en chef du château de Versailles et des Trianons conduit la restauration de la maison et la renaissance des jardins à la demande de l’Institut de France.

La maison de Monet et les jardins au tout début du printemps...  (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Pour s’occuper des jardins, il engage Gilbert Vahé qui en sera le jardinier en chef jusqu’à sa retraite. Pour M. Vahé qui arrive en 1976, l’année de la canicule, l’état des jardins du Clos Normand devant la maison du peintre est tout simplement catastrophique : 

"Il faisait très chaud et tout était mort. Le travail était monstrueux, parce qu'on a commencé le jardin avant les bâtiments. Ça, j'avais du mal à le concevoir. Mais M. Van der Kemp a fini par me convaincre : vous savez, le bâtiment, il suffit de mettre du monde dessus pour le construire, et ça va très vite ! Mais un arbre, il faut le planter et on ne peut pas tirer dessus pour le faire grandir !"

Il a fallu tout défricher, tout retracer, arracher les végétaux qui n'étaient pas appropriés

Gilbert Vahé

Tous les arbres sur le déclin ont été arrachés, dessouchés, et de jeunes sujets ont été plantés à leur place. 

Le naufrage... du jardin d'eau

L’état du jardin d’eau n’est guère plus enviable. Les rives du célèbre étang aux nymphéas ont été ravinées par des armées de ragondins. Les azalées, rhododendrons, les iris ont disparu, et bon nombre de rosiers aussi. Le fameux pont est étayé pour lui éviter la chute. Il faut repartir de zéro ou presque, reconstruire, replanter avec des moyens limités et beaucoup de système D.

Gilbert Vahé, ancien jardinier en chef des Jardins de Monet à Giverny. (ISABELLE MORAND / DIDIER HIRSCH / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Amoureux du jardin et du jardinage

Quatre ans et demi de travail et d’efforts plus tard, en 1980, la maison et les jardins de Giverny s’ouvrent au public. Parcourus par des millions de visiteurs, les jardins sont entretenus, depuis, par des jardiniers amoureux des lieux

"L'attachement au lieu, sa connaissance parfaite sont indispensables. Vous savez, c'est comme en pâtisserie : vous avez les ingrédients, les poids et tout ce qu'il faut. Mais si le gars est nul, vous n'aurez pas de bon gâteau. En jardinage, c'est pareil ! 

Ici, le jardinier ne travaille pas comme une machine. Il faut réfléchir aux plantations et à l'entretien, la taille, l'éboutonnage, l'observation des maladies. Le jardinier doit être amoureux de ce qu'il fait."

Si le jardinier s'en fout, vous n'aurez pas de résultat, ça sera nul.

Gilbert Vahé

Infos pratiques

La maison et les jardins du peintre sont ouverts à la visite jusqu’au 1er novembre prochain. N’hésitez pas à réserver en ligne.

Vous aimez Monet, vous aimez les jardins ? Je vous conseille la lecture du livre de Gilbert Vahé, Le jardin de Monet à Giverny, Histoire d’une Renaissance, publié chez l’éditeur d’art Gourcuff Gradenigo. 298 p., 39 euros.

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