Milka Assaf, cinéaste des deux rives
Toute sa vie, Milka Assaf raconte dans ses films
des histoires d'exils forcés et d'identités meurtries par la guerre.
Son histoire explique son cinéma
Une quête cinématographique qui résonne avec
l'histoire de sa propre famille. Milka Assaf a grandi en Syrie jusqu'à l'âge de 6
ans. Elle se souvient encore du bruit des bombes lors des premières guerres
syro-israéliennes.
Le départ forcé de sa mère de Bulgarie est le
point de départ d'un roman familial qui traverse un demi-siècle d'histoire.
Milka Assaf en fera un scénario de film : L'ombre du cèdre .
Le coup de foudre entre sa mère, danseuse bulgare, et son père, fils de banquier, est mal vu par la grande famille bourgeoise à
laquelle son père appartient. Les amants sont obligés d'aller se marier en
Syrie.
Le cinéma : une vocation
Sa vocation de cinéaste, Milka la construit dès
l'âge de 4 ans : son père l'emmène deux fois par semaine au cinéma avec
lui. A l'âge de six ans, les parents de Milka se
séparent. La famille déménage à Beyrouth.
Sa mère vit si pauvrement que Milka
est obligée d'aller vivre la plupart du temps chez son père. Mais c'est avec sa
mère, danseuse et épouse rejetée par la famille bourgeoise de son mari qu'elle
partage toute sa complicité.
L'arrivée en France
A 19 ans, Milka quitte le Liban pour la France
contre la volonté de son père. Elle débarque à Paris sans un sou où elle
s'inscrit à la Sorbonne et enchaîne les petits boulots d'étudiants jusqu'à
réaliser son rêve de petite fille : réussir le concours de l'IDHEC,
l'actuelle Femis. De toute sa promotion, sur 29 étudiants, elle est la seule
fille sélectionnée pour faire partie de la section réalisation.
En 2009, Milka Assaf passe deux mois avec les
femmes qui déminent le Sud-Liban, infesté par deux millions de mines antipersonnel
larguées pendant la guerre en 2006 par l'armée israélienne.
Toutes les
chaînes refusent ce projet de documentaire. Elle décide d'en faire une pièce de
théâtre, Les Démineuses qu'elle présente en ce moment au 20ème théâtre
à Paris.
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