Marine Le Pen est-elle traitée par les médias comme les autres candidats ?

Laurent Ruquier n'avait jamais caché qu'il ne souhaitait pas recevoir la présidente du Front National. L'animateur avait par ailleurs provoqué la colère du FN en présentant à l'antenne l'arbre généalogique de Marine Le Pen sous forme de croix gammée. Finalement, il a été contraint de l'inviter, comme les autres candidats, pour respecter la règle de l'équité du temps de parole.

Cette affaire a un peu focalisé le débat sur les relations entre Marine Le Pen et les médias, mais elle n'est pas isolée. Une autre polémique concerne le site Mediapart : la rédaction du site se dit censurée par le Front National qui lui a interdit l'accès à sa convention, organisée ce week-end à Lille. "J'applique la réciprocité" répond Marine Le Pen sur France Info. "Mediapart a fait savoir qu'il allait interviewer tous les candidats sauf moi."

"Pas de fausse connivence, pas de confidences"

Marine Le Pen et les médias, une relation impossible ? "Les relations sont gloablement normalisées entre Marine Le Pen et les médias" , tempère Romain Rosso, auteur de "La Face cachée de Marine Le Pen" (Flammarion). "A partir de 2002, la stratégie de 'dédiabolisation' décidée par le FN prévoyait justement d'apaiser les relations avec la presse". Selon le journaliste, les médias ne l'interrogent pas de la même manière qu'ils interrogent son père : "Jean-Marie Le Pen était un candidat contestataire. Elle veut être élue, elle fait des vraies propositions, notamment économiques. Les journalistes l'interrogent donc de manière plus précise, et il faut qu'elle accepte d'être poussée dans ses retranchements" .

* Hors micro, avec les journalistes qui suivent ses déplacements, "Marine Le Pen ne joue pas la fausse connivence, ne fait pas de
confidences, mais les relations sont plus naturelles qu'avec son père. A
chaque fois qu'on interviewe Jean-Marie Le Pen, chacun fait tourner son
magnétophone, pour avoir une preuve en cas de contestation"* .