"La presse féminine est plus influente qu'on ne le croit"
C'est le magazine le plus lu en France. Version Fémina fête cette année son dixième anniversaire. Et l'ambiance est au beau fixe au sein de l'hebdomadaire du groupe Lagardère : vendu en supplément de nombreux titres de la presse régionale, il revendique 3,5 millions d'exemplaires chaque semaine.
Un succès emblématique de la bonne santé du secteur : 900.000 lectrices chaque semaine pour Femme Actuelle, plus de 400.000 pour Maxi ou encore Marie Claire. Ces chiffres font rêver bien des patrons de presse. Et pourtant, la concurrence est rude : plus de 50 titres, des nouveautés tous les ans, sans compter la presse généraliste qui multiplie les rubriques dites féminines - mode, beauté, art de vivre.
"Le succès de la presse féminine, c'est le combat d'Eros contre Thanatos" explique Vincent Soulier, auteur de "Presse féminine, la puissance frivole". "La presse féminine répond à une pulsion de vie, de désir, de luxe que ne peut pas offrir la presse classique, tournée vers les mauvaises nouvelles."
"Moins un phare qu'un miroir de la société"
Mais la presse féminine ne se limite pas à la mode et aux cosmétiques : "Historiquement, elle fut une presse féministe, elle a accompagné des combats. C'est moins le cas aujourd'hui : elle est moins un phare qu'un miroir de la société".
Reste qu'il ne faut pas la négliger : "en 1974, Valéry Giscard d'Estaing a été le premier à comprendre qu'il pouvait s'appuyer sur l'électorat féminin en s'exprimant via la presse dédiée. En 2007, Elle a fait activement campagne pour Ségolène Royal" . Et 2012 ? Pour le moment, la presse féminine est "en retrait" , mais ça peut encore changer.
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