Un Italien veut greffer des têtes humaines
A la fin des années 50, un chirurgien soviétique s'exerce
sur des chiens. Il greffe une petite tête de chiot sur le dos d'un animal
adulte. Mais la pauvre bête succombe rapidement.
En 1970, un chirurgien américain décide de tenter sur des
singes, la première véritable transplantation totale. Il décapite deux singes
et greffe la tête de l'un sur le corps de l'autre. Il parvient à connecter le
système sanguin de la tête à celui du corps mais pas la moelle épinière. La
créature reste paralysée en dessous du cou. Et la pauvre bête ne survivra qu'une journée.
En réalité, ce ne sont pas vraiment des
transplantations : il n'y a pas de connexions nerveuses rétablies entre la
tête et le corps. La boîte crânienne est juste posée sur un tuteur inanimé.
Quelle crédibilité ?
Pour la greffe de la tête, on peut dire que les traitements antirejet
sont potentiellement là, mais il est impossible de relier les connexions
nerveuses entre le donneur et le receveur.
A la sortie de notre cerveau, c'est comme si l'on avait un
énorme câble fait de dizaines de millions de fibres qui devraient être remises en contact avec la fibre correspondante. Même si le protocole du chirurgien italien estime
qu'il suffirait d'en reconnecter 10% pour avoir déjà un retour d'une certaine
mobilité, cela fait encore quelques millions de fibres nerveuses. Donc, pour le
moment, c'est totalement infaisable.
D'autres pistes de recherches
Pour réparer la moelle épinière sectionnée ou les
lésions cérébrales, il y a deux grandes voies royales de recherche qui sont moins
extrêmes, mais pas moins fascinantes que la greffe de tête.
La piste biologique, avec les thérapies géniques, des essais
sur les animaux et même chez l'homme. Pour les paralysés, cela ne donne pas
encore de grands résultats.
La piste bionique, celles des implants électroniques ! Des
petites puces placées au contact direct du cerveau vont faire le lien entre
l'homme et la machine : des bras mécaniques (il y a déjà des
résultats : une américaine paralysée qui contrôle par la pensée son bras
de métal).
La prochaine grande étape consiste à poser des implants
au cœur du cerveau afin de capter des informations transmisses par des neurones
pour les transmettre à d'autres neurones. Un jour peut-être, ces implants pourront
remplacer une partie d'un cerveau abimé.
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