Ces ateliers théâtre répondent à une lacune dans laformation des médecins et en particulier celle des cancérologues. Le premierPlan Cancer, voulu par le président Chirac, avait, pour la première fois, instauréune consultation d'annonce. L'idée était de prendre son temps et de bienexpliquer le diagnostic au patient. Malgré cette excellente initiative bonnombre de personnes sont choquées par la façon dont on leur annonce un cancer.Deux hommes ont eu l'idée de cette formation : SergeOuaknine, qui est metteur en scène et lePr Marc Ychou, cancérologue à l'Institut du Cancer de Montpellier.Les médecins ne sont pas formés aux moments difficiles, etpas préparés à l'annonce. On est jeté dans la fosse aux lions dès qu'on estinterne, explique le Pr Marc Ychou. Il faut soudain affronter les patients, leursfamilles, et leur annoncer ou leur expliquer l'inexplicable : la mortparfois. Au départ, l'idée était d'élaborer un laboratoire d'humanisation de larelation médecin-malade.C'est extrêmement difficile pour un patient d'entendrecertains diagnostics, notamment celui de cancer. Mais c'est aussi le cas pourle médecin. Il est en quelque sorte celui qui assène une malédiction.La formationLa formation est destinée au départ aux jeunescancérologues. Depuis peu elle est aussi destinée aux étudiants en médecine de4e année. Les étudiants se transforment en vrais acteurs sous le regard d'unmetteur en scène. Ils font des exercices pour poser la voix, prendre le tonjuste, savoir regarder le patient.... Ils vivent l'expérience de la premièrerencontre d'un malade, l'énonciation à partir d'un texte puis l'improvisation del'annonce, la perception de la spécificité de chaque malade, les gestes etles tics verbaux.Le but de ces exercices et que le malade ne se sente pasobjet de la maladie mais sujet de son traitement.