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Séries télé : les coproductions internationales, remède à la crise ?

Des comédiens français et américains qui partagent l'affiche, des chaînes allemandes ou britanniques qui payent une partie de la facture : les coproductions internationales séduisent de plus en plus les chaînes françaises dans un contexte économique difficile. Dernier exemple : "Crossing Lines" qui cartonne sur TF1... mais pas vraiment aux Etats-Unis.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
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Plus de 7.4 millions de téléspectateurs. Joli succès pour le lancement la semaine dernière de "Crossing Lines" sur TF1. Si le scénario de la série policière n'est pas révolutionnaire, son casting est inhabituel : à l'affiche, on trouve des Français - Marc Lavoine, Estelle Lefébure - et des Américains, comme Donald Sutherland.Quant à ceux qui ont misla main à la poche, ils sont français, allemands et américains.

Dans un contexte économique de plus en plus difficile, ce genre de montage international est devenu une tendance de fond. "Cela nous permet d'atteindre le budget d'une série américaine, avec 1.5 ou 2 millions d'euros par épisode" explique Sophie Leveaux, chargée des co-productions à TF1.

Des séries tournées en France... mais en anglais

D'ailleurs, ce n'est pas une première pour TF1, qui avait déjà monté en corproduction "Jo" avec Jean Reno. De son côté, Canal+ a co-produit "Borgia" avec les Allemands, "XIII" avec les Canadiens ou encore prochainement "le Tunnel" avec une chaîne britannique. Des séries bien différentes mais qui ont un point commun : toutes ont été tournées en anglais. Même Jean Reno dans les rues de Paris s'exprime dans la langue de Shakespeare...

L'anglais, une nécessité pour mieux s'exporter à l'étranger ? Pas forcément, estime Guilhem Cottet, secrétaire général de la guilde des scénaristes - les scénaristes français qui ont bien du mal à trouver leur place dans ce genre de coproductions internationales. "Des pays comme le Danemark ont montré qu'on pouvait tourner dans sa langue et exister à l'international. On est pour de nouveaux financements, évidemment, mais pas si cela veut dire faire des séries américaines délocalisées."

Le Danemark est la patrie de "Borgen" , une série danoise en langue danoise sur le système politique danois qui est diffusée dans 22 pays dans le monde, y compris au Mexique et en Corée du Sud. C'est bien sûr c'est l'exception qui confirme la règle. Mais faire des séries en anglais n'est pas non plus synonyme de carton international : "Crossing lines" , diffusé l'été dernier aux Etats-Unis, a été boudé par le public.

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