Roméo Langlois : "J'ai tout filmé pour ne pas paniquer"
Le 28 avril dernier, Roméo Langlois accompagne une équipe de l'armée colombienne lors d'une opération anti-drogue dans la jungle, à la recherche des "labos", ces abris de fortune où des paysans fabriquent la pâte de coca qui sert de base à la cocaïne. Au bout de quelques heures, l'équipe s'engage sans le savoir dans une zone tenue par un chef des Farc. Les guérilleros sont nombreux et bien armés, de violents combats s'engagent.
"J'ai eu le réflexe de continuer à filmer" explique Roméo Langlois. "La caméra m'a aidé à ne pas paniquer." Il capte tout : la tension, les balles qui sifflent, jusqu'à la mort de l'un des militaires à ses côtés. A un moment, un soldat lui demande de prendre une arme. "Il n'en était pas question. Je lui ai répondu que je n'étais pas là pour ça."
"J'ai compris à un moment que les guérilleros prenaient le dessus et j'ai décidé de partir. J'ai jeté ma caméra et caché mes cartes-mémoire." raconte Roméo Langlois. "Quand les Farc sont arrivés, je suis allé à leur rencontre en levant les bras, de peur d'être pris pour cible."
"Les Farc avaient intérêt à ce que je montre ces images"
Comment expliquer que les Farc n'aient pas décidé de confisquer ces images ? "Ils m'ont fouillé dès le début de ma détention et ils m'ont pris mes cartes-mémoire" précise Roméo Langlois. "Mais ils me les ont rendus à la fin de ma captivité. D'une certaine manière, ils avaient intérêt à ce qu'on voit ces images, car elles montrent une armée colombienne en mauvaise posture." Ce film sert-il de propagande pour les Farc ? "Non, je montre la réalité" affirme Roméo Langlois. "On m'a accusé d'être proche de la guérilla, alors que je viens de passer un mois en captivité, c'est ridicule."
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