Miss France : "il y a de la place pour un concours de beauté en 2023", assure Sylvie Tellier, présidente du jury
Devenue la 72e miss France en 2002, Sylvie Tellier a longtemps été la directrice générale de la Société Miss France. En 2022, après 17 ans passés au sein du comité, elle le quitte pour se consacrer à des projets plus personnels. Devenue présidente d’honneur, elle revient samedi 16 décembre 2023 en prime sur TF1 en tant que présidente du jury Miss France.
franceinfo : Pour la première fois depuis 2005, vous ne coprésenterez pas cette soirée avec Jean-Pierre Foucault, mais vous monterez quand même sur la scène à Dijon car vous serez la présidente du jury. Vous n'arrivez pas à couper le cordon ?
Sylvie Tellier : On m'a invitée à ce jury de Miss France et je suis honorée. Je trouve ça très bien parce que ça montre à quel point je suis attachée à cette belle émission, même si j'en suis partie. Et comme vous le dites, je n'ai jamais présidé le concours Miss France et j'ai toujours rêvé de dire : "Est élue et restera…"
Quel rôle allez-vous jouer précisément ?
C’est le public à 100 % qui désigne la nouvelle Miss France.
À quoi sert le jury alors ?
On vote parmi les 15 pour désigner cinq finalistes. Une fois qu’elles sont élues, on remet les compteurs à zéro et là c'est 100% le public qui désigne la nouvelle Miss France.
Vous serez à la tête d'un jury qui est 100 % féminin.
On avait déjà fait un jury 100% féminin, l'année où Amandine Petit a été élue. Il me semble que c'était pour le centenaire. C'est une première pour moi.
Avez-vous eu votre mot à dire pour choisir qui serait à vos côtés ?
Non. Alors je suis ravie parce que j'ai beaucoup de copines dans le jury. Je me souviens que j'avais tourné avec Stéfi Celma dans le film Miss, une actrice que l'on connaît bien puisqu'elle fait plein de séries comme Dix pour cent. Et elle avait tourné dans un film où elle jouait Miss Côte d'Azur, il me semble, donc elle connaît parfaitement la mécanique de Miss France. Il y aura des sportives, des cheffes. Je suis ravie. C'est un jury de femmes très sympas donc je pense qu'on va bien s'amuser.
Ce sera aussi la première élection depuis le décès, cet été, de Geneviève de Fontenay. Un hommage va-t-il lui être rendu ?
Oui. Frédéric Gilbert qui est le producteur et désormais le PDG de la société Miss France, a souhaité lui rendre hommage.
"Il y aura un tableau un peu surprise pour rendre hommage à Geneviève de Fontenay, mais je ne veux pas trop en dévoiler, il faut venir voir."
Sylvie Tellier, présidente du jury pour l’élection de Miss France 2024à franceinfo
Il y a aussi des nouvelles règles, depuis l'année dernière, pour les miss. Elles peuvent être mamans, avoir plus de 25 ans, être tatouées, avoir changé de sexe aussi. Avec laquelle ou lesquelles de ces nouveautés étiez-vous en désaccord ? Je crois que vous n'approuviez pas tout.
J'ai toujours été pour une évolution du règlement. D'ailleurs, on l'a fait évoluer pendant 17 ans. Mais c'est vrai qu'il y a certaines règles qui me semblent incompatibles aujourd'hui avec la fonction Miss France. Bon, c'est un avis qui me regarde, mais par exemple, être maman, je trouve que c'est compliqué parce que Miss France c'est 365 jours d'événements. Moi je suis maman et je sais que j'ai souvent pleuré en laissant mes enfants et je me dis que c'est difficile... Je ne dis pas que c'est incompatible, mais je dis qu'il va falloir mettre en place une infrastructure qui va lui permettre de ne pas être obligée de choisir entre ses enfants, son rôle de maman et celui de Miss France.
Peut-on encore faire un concours de beauté en 2023 ?
Je pense, oui. Maintenant, je ne suis pas sûre que tout le monde partage cet avis. Mais oui, je trouve qu'évidemment il y a de la place pour un concours de beauté en 2023. Regardez le nombre de téléspectateurs qui seront au rendez-vous encore samedi soir. Je pense que les gens ont besoin du concours Miss France aujourd'hui, ça fait du bien, surtout dans cette actualité qui est toujours lourde.
le concours Miss France est là pour divertir. Ce sont des sourires, des belles robes à paillettes, ça fait du bien je trouve.
En quoi est-ce un concours féministe ? Parce que c'est l'argument que vous vous avez donné aussi ! Chaque année, il y a la polémique qui revient...
Oui, voilà. La définition du féminisme, c'est de faire ce que l'on a envie dans la vie. Et moi, je sais que je me suis présentée à Miss France il y a plus de 20 ans parce que j'en avais envie. Ce n'est pas parce que je faisais des études que je n'avais pas envie de rêver et que je n'avais pas envie de cette magie. Et je trouve que c'est ça la définition du féminisme. Donc si ces jeunes femmes ont envie de se présenter à un concours de beauté, mais laissons-les se présenter à un concours de beauté. Qui a le droit de leur interdire de le faire ?
Mais vous ne vous êtes jamais sentie juste une paire de jambes, par exemple ? Ou un beau visage ?
Non, jamais. J'espère être une femme complète et je pense que toutes les jeunes femmes qui se présentent n'ont pas qu'une paire de jambes. En revanche, elles ont une sacrée paire de jambes !
Cela vous tenterait de faire une carrière à la télé ? Être présentatrice par exemple ?
J'ai toujours aimé présenter des choses, oui, mais après ce n'est pas parce qu'on a été Miss France qu'on sait présenter. Et je trouve que c'est important de se retrouver dans des choses qui vous plaisent et qui vous correspondent. Donc oui, je développe aussi des projets d'émissions en tant que productrice et que je pourrais incarner parce que j'aime faire de l'antenne. Après, tout le monde voudrait faire de l'antenne. Il faut aussi trouver le projet et le produit qui vous correspondent.
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