Info médias. Suspension de l'hebdomadaire Vraiment : "On manquait un peu de séduction"
Deux mois après son lancement, la publication de l’hebdomadaire Vraiment a été suspendue au bout du huitième exemplaire. L’objectif de ventes fixé à 40 000 par semaine n'a pas été atteint mais l'équipe ne s'avoue pas vaincue.
Il se voulait "vraiment sérieux, vraiment curieux", le magazine Vraiment ne paraîtra plus après le dernier exemplaire publié mercredi 9 mai. Lancé le 21 mars dernier, l’objectif de vente était loin d’être atteint confie Jules Lavie, le cofondateur de l'hebdomadaire invité média de franceinfo : "On vendait dans les 5 000 exemplaires par semaine, le point d'équilibre était prévu à 40 000 ventes au total, et au bout d'un moment on s'est dit qu'on était vraiment trop loin, trop bas d'une trajectoire réaliste pour atteindre un point d'équilibre, et donc on a préféré arrêter les frais avant d'alourdir la fracture", a-t-il expliqué à franceinfo.
Manque de sujet "sexy"
Le directeur de la rédaction reconnaît des erreurs "peut-être qu'on manquait un peu de séduction, on a voulu être sérieux sur le fond, peut-être un peu trop sérieux, et pas assez vendeurs. Notre journal n'était peut-être pas assez identifiable." L'hebdomadaire, pas présent sur internet, n'a pas non plus réussi à faire connaître sa "marque", avec un budget publicitaire trop réduit, bien qu'il ait "quand même levé près d'un million d'euros, c'est à la fois beaucoup et à la fois assez peu". "On a eu du mal à aller chercher de nouveaux lecteurs, à les atteindre, à se faire connaître. Souvent j'allais dans la rue avec mon téléphone pour tester les nouvelles couvertures, j'allais parler aux gens, et la plupart ne nous connaissaient même pas." détaille encore Jules Lavie.
Vraiment suspendu … mais pas mort
La rédaction et les membres de Vraiment vont "encaisser, digérer cet échec" et penser à la suite : "On a réuni une équipe avec plein de talents, plein d'énergie, on ne veut pas en rester là, et donc on réfléchit à la suite, ça peut être un mensuel, un trimestriel, un carnet de reportages, un format qui se vendrait plutôt en librairie, on a plusieurs pistes dans l'équipe" conclut Jules Lavie.
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