Fabrice Renault, producteur de "Clem" sur TF1 : "Ce n’est pas la fin de la série"
Tout le monde avait compris que la 13e saison de Clem serait la dernière. Le téléfilm en deux parties intitulé Les retrouvailles , que TF1 diffusera lundi 6 novembre, était présenté dans les médias comme le final de la série, avec le mariage de l’héroïne pour clore l’aventure. Il n’en est rien ! C’est ce que révèle le producteur de Clem, Fabrice Renault.
franceinfo: Est-ce la fin de la série Clem?
Fabrice Renault : Normalement non. Après, on dépend beaucoup des audiences donc tout dépend si les gens regardent ou pas. Cela nous a beaucoup amusés de voir que partout, tout le monde annonçait le final. Après, on en est à la 13ᵉ saison. Donc à un moment ou à un autre, la série s'arrêtera. Elle s'arrêtera, qu'on n'aura plus d'histoire. Elle s'arrêtera quand on n'aura plus la confiance des comédiens. Où elle s'arrêtera quand on n'aura plus d'audience ?
Confirmez-vous qu'il y a un reboot en préparation ? Un reboot, c'est la même série, mais avec un casting différent.
Il n'y aura pas de reboot. C'est vrai qu'on réfléchit régulièrement à renouveler la marque. Mais Lucie Lucas, Augustin Galiana, tout le monde est là. Il y aura toujours tout le monde avec nous. Et puis, comme vous pouvez le voir, il y a des gens qui reviennent aussi régulièrement.
Pour l'épisode qu'on verra donc le 6 novembre. Il y a des anciens qui reviennent, et notamment Victoria Abril. Ça devait être intense en émotion, non ?
Oui, c'était vraiment intense en émotion. Sur la deuxième partie de l'épisode du 6 novembre. Il y a une séquence où Lucie Lucas, donc Clem, et sa maman Caro sont ensemble. Elles étaient tous les deux émues. C'est une des premières séquences qu'elles ont tournées parce qu'on ne tourne pas tout dans l'ordre. Et elles avaient vraiment les larmes aux yeux. Contentes de se retrouver et de jouer ensemble.
Vous vous aviez fait mourir la maman de Clem il y a quelques saisons. Victoria Abril n'était pas contente. Ne regrettez-vous pas ce choix avec le recul ?
Ce qu'on regrette quand même, effectivement, c'est de l'avoir fait mourir comme ça. Elle s'était plainte à juste titre de dire que vis-à-vis de ses fans, vis-à-vis de l'investissement qu'elle a donné à cette série, elle n'avait pas été bien traitée et elle avait raison. On l'a entendue. Plusieurs fois, on s'est demandé comment la faire revenir parce qu'on ne voulait pas faire un fantôme. Là on a une solution. À plusieurs reprises Victoria nous a dit non, l'histoire n'est pas la bonne. Cette fois-ci, c'est bien tombé. Elle nous a dit: banco !
Clem a vu ses audiences diminuer au fil des années pour finir avec une moyenne de 2,5 millions de téléspectateurs. Vous ne pensez pas que vous êtes en train de faire la ou les saisons de trop ?
Non, je ne pense pas. Ce qui est important pour nous ce sont les histoires. La saison de trop, ce sera le jour où on n'aura plus une histoire à raconter. On veut vraiment des histoires fortes.
Pourquoi le public a-t-il adhéré à Clem à votre avis ?
C'est dur à dire. Ce qui est sûr, c'est qu'on traite de sujets de société. On travaille avec des sociologues avant de travailler les histoires et les sociologues nous expliquent quels sont les sujets actuels. Il y a huit ans, on a fait un épisode sur les agressions dans les rues dont sont victimes les femmes. Il y a trois ans, on a fait un épisode où on parle de culotte menstruelle.
"On essaie de toujours parler de sujets actuels."
Fabrice Renault, producteur de la série "Clem"à franceinfo
Sans vous positionner forcément pour ou contre. Je pense à l'avortement puisque Clem tombe enceinte au tout début de la série. À seize ans, elle décide de garder son enfant, mais un peu plus tard. Vous avez parlé du choix inverse, c’est-à-dire de l'avortement ?
Oui, effectivement, il y a pas mal de médias qui nous ont dit : 'Tiens, c'est marrant, c'est une série qui est contre l'avortement puisque Clem a décidé de garder son bébé'. Nous n'étions ni pour ni contre. Nous sommes pour le choix des femmes. Dans la saison huit, Salomé, la sœur de Clem tombe enceinte et décide d'avorter. Clem lui dit : 'Écoute ce choix, en fait, c'est ton corps, c'est ce moment, c'est ta vie et donc c'est toi qui décides. Moi, j'ai décidé de le garder et toi, tu as décidé d'avorter. On a toutes les deux raisons parce que c'est notre corps et on est les seuls à pouvoir décider.'
Vous avez dû rectifier parce qu'il y avait eu un tollé.
Sur les réseaux sociaux, sur des sites engagés anti-avortement, on était effectivement pris en exemple et ça nous plaisait pas du tout.
Est-ce qu'à travers Clem, si on prend les treize saisons, on voit l'évolution de la société française ?
C'est un peu excessif quand même de dire ça, mais en tout cas, c'est notre souhait, c'est notre intention.
Retrouvez cette interview en vidéo :
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.