Elections européennes : "Etre le premier débat, ça crée l'événement", se félicite le patron de Public Sénat

Christopher Baldelli, PDG de Public Sénat, assure que sa chaîne n'a "jamais envisagé" d'annuler le débat, malgré le refus de Jordan Bardella d'y participer.
Article rédigé par franceinfo
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Christopher Baldelli, PDG de Public Sénat, jeudi 14 mars 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Christopher Baldelli est le PDG de la chaîne parlementaire Public Sénat, la première à lancer la campagne médiatique des élections européennes 2024 qui auront lieu les 8 et 9 juin 2024. La chaîne organise jeudi 14 mars le premier grand débat, de deux heure et demi, entre toutes les têtes de liste ou presque, à 17h00, en direct du Parlement de Strasbourg. Un débat que certains jugeront trop précoce, mais que Christopher Baldelli justifie sans détour : "Le fait d'être le premier débat crée vraiment un événement pour tous ceux qui sont intéressés par la politique. Au-delà, pour nos concitoyens qui ont besoin de comprendre à la fois les enjeux nationaux, internationaux et européens, c’est quand même la meilleure façon, en termes de pédagogie, qu'ils se fassent leur jugement".

"On n'a jamais envisagé d'annuler"

Le débat ne comptera que huit têtes de liste sur neuf puisque Jordan Bardella, sera remplacé par le député européen Thierry Mariani. Le président du Rassemblement national a en effet décliné l’invitation en arguant que c’était "trop tôt" alors même qu'il a démarré sa campagne il y a 15 jours. Une absence dont Public Sénat a pris acte, en précisant qu’elle n’avait jamais envisagé d’annuler ce débat. "On a sept têtes de liste sur huit, on n'a jamais envisagé d'annuler. Les questions de pluralisme sont quand même au centre de la démocratie. Le Rassemblement national, on le voit dans les sondages, représente aujourd'hui une part importante des intentions de vote. C'est compliqué de faire un débat où il n'est pas représenté." Christopher Baldelli explique d'ailleurs que Public Sénat avait initalement envisagé un débat centré sur les seules têtes de listes, en partant d'un prinicpe simple : "Si un parti, quel qu'il soit, ne nous envoie pas sa tête de liste, il ne sera pas présent." Mais cette hypothèse de travail avait été écartée.

Au nom de la défense du pluralisme, le Conseil d'État a demandé en février à l'Arcom, le régulateur des médias, de mieux contrôler les temps de parole sur CNews, mais aussi dans les autres médias audiovisuels, dont Public Sénat. "Le décompte des hommes et des femmes politiques faisait consensus parce que c'est objectif et c'est incontestable", estime Christopher Baldelli. Etendre ce décompte des temps de parole aux chroniqueurs, animateurs ou édiotrialistes serait "très compliqué" : "Je pense qu'il y a un grand risque sur la liberté d'expression. Concrètement, la décision du Conseil d'État ne donne pas du tout le mode d'emploi. Elle renvoie à l'Arcom." Il y voit aussi une question de "principe" : "Les animateurs d'émissions, sur un certain nombre de chaînes, à commencer par des chaînes d'info, ce sont des journalistes. Cela veut donc dire potentiellement qu'il faut décompter des journalistes en fonction de ce qu'ils diront sur une attribution politique ou de courant de pensée. Objectivement, ça me semble non seulement très difficile concrètement, mais ça me semble aussi poser des questions de principe."

Pour Christopher Baldelli, le respect du pluralisme est ce qui permet de différencier un média d'opinion d'une chaîne d'information. "Sur l'audiovisuel, la radio, la télévision, qu'elles soient publiques et privées, il y a une obligation de pluralisme dont la contrepartie est qu'on ne peut pas être une chaîne d'opinion."

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