Delphine Ernotte à France Télévisions : le président du CSA s'explique
L'après-midi risque d'être agitée pour Olivier Schrameck. Les questions vont fuser, surtout celles des députés UMP qui dénoncent depuis un mois la nomination de Delphine Ernotte. Elle ne prendra ses fonctions qu'en août prochain mais déjà son arrivée est contestée. L'inexpérience de la première femme à diriger France Télévisions est pointée du doigt. L'ancienne patronne d'Orange France n'a effectivement jamais travaillé dans un média traditionnel. Mais c'est surtout le manque de transparence de la procédure de désignation qui est critiqué. Pendant six mois, le CSA a été plus opaque qu'un conclave pour l'élection d'un nouveau pape au Vatican.
On reproche au CSA d'avoir autorisé les candidatures secrètes
Ce qui a favorisé les rumeurs sur les personnalités en lice pour le poste. Ensuite, les Sages ont été montrés du doigt pour avoir évincé des candidats sérieux sans même les avoir auditionné ! Et ça, certain des recalés, comme Didier Quillot, ancien dirigeant de Lagardère, ne le digère pas. Mais ce sont surtout les manoeuvres en coulisses qui font jaser. Et l'activisme en faveur de Delphine Ernotte exercé par d'influents spécialistes des médias, comme David Kessler, ancien conseiller de François Hollande, et même les conseils délivrées à l'heureuse élue par Sylvie Pierre-Brossolette, la membre du CSA. Enfin le vote en lui-même avec deux finalistes ex-aequo à l'issue du deuxième tour. Il a fallu qu'un des membres du CSA change d'avis pour faire basculer le scrutin.
Tout cela nuit à la légitimité de Delphine Ernotte
La dirigeante est sous le feu des critiques et n'aura pas d'Etat de grâce.Hier, Médiapart révélait qu'un représentant syndical de France Télévisions allait déposer plainte devant la Justice pour contester les invraisemblables conditions de “sélection” de sa patronne.Tout cela, sans qu'on ait parlé une seule fois du projet de la dirigeante pour une entreprise, qui doit se réformer pour faire des économies. Et la crise à Radio France a montré a quel point ce genre de réforme pouvait créer des tensions en interne.
La procédure a été changée deux fois en cinq ans
En 2009, Nicolas Sarkozy s'était octroyé lui même le pouvoir de nomination des dirigeants de l'audiovisuels public. Résultats : les premières décisions de Rémy Pflimlin ou de Jean-Luc Hees, ici à Radio France, ont été vues comme des demandes de l'Elysée. En 2012, François Hollande avait promis de pacifier et de dépolitiser la nomination des présidents de Radio France et France Télévisions. Une promesse tenue ! La loi de novembre 2013 a redonné le pouvoir de nomination des dirigeants de l'audiovisuel public au CSA. Mais celui-ci n'a pas prouvé que la procédure était la meilleure. Nicolas Sarkozy a d'ores et déjà promis d'abolir le texte s'il revenait au pouvoir. Quel est le moins mauvais système ? C'est aussi ça que les députés vont demander à Olivier schrameck !
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