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Alexandre Pougatchev prêt à vendre France Soir... et à voter Marine Le Pen

C'est une interview qui provoque beaucoup de réactions. Alexandre Pougatchev, le patron de France Soir, a annoncé aujourd'hui qu'il était prêt à céder le journal, criblé de dettes, pour un euro symbolique. Mais il a également fait savoir qu'il allait voter pour Marine Le Pen en 2012... ce qui a provoqué beaucoup de réactions chez les salariés du quotidien.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

C'était ce matin chez nos confrères de LCI. Dans un français plutôt hésitant, le jeune milliardaire d'origine russe fait tout d'abord connaître sa sympathie pour la présidente du Front National : "Je tente vers Marine Le Pen" explique Alexandre Pougatchev. "Elle est à 20% dans les intentions de vote. Peu de gens se déclarent pour elle, je ne vois pas pourquoi. Ce n'est pas une fasciste."

Un patron de presse qui annonce publiquement soutenir le FN, c'est tout de même chose très rare. Ce qu'il va voter "ne regarde que lui" écrit la société des journalistes de France Soir. Mais en le faisant ainsi savoir, "il engage, malgré eux, tous les salariés de l'entreprise" , alors que le journal doit "préserver une forme de neutralité et d'équilibre politiques" .Même inquiétude du côté du syndicat Info'Com CGT qui craint que France Soir ne devienne "un canal des thèses de l'extrême droite" . "Nous sommes choqués, il n'est pas question que France Soir devienne un journal du Front National" explique Stéphane Paturey, secrétaire général de ce syndicat. "En plus, la direction du journal avait déjà eu des positions limites sur la ligne éditoriale. On se rappelle de dossiers sur l'immigration, la sécurité... Elle confond parfois populaire et populiste".

Si les réactions sont aussi vives, c'est aussi parce que les relations sont très tendues entre Alexandre Pougatchev et ses salariés. France Soir, qui va très mal, a été placé sous procédure de sauvegarde. Son jeune propriétaire a annoncé il y a quelques semaines son intention de supprimer l'édition papier d'ici fin décembre pour ne plus conserver que le site Internet, avec à la clé 89 licenciements sur 120 postes.

Aujourd'hui, Alexandre Pougatchev change cependant de position : il se dit prêt à vendre tout simplement France Soir pour un euro symbolique à qui voudrait bien payer les dettes. En tout cas, à 26 ans, Alexandre Pougatchev a perdu sa vocation de patron de presse. "Pas question" , dit-il toujours sur LCI, de réinvestir dans un journal.

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