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Affaire des "fadettes" du Monde : jusqu'où va le secret des sources ?

L'affaire de l'espionnage téléphonique d'un journaliste du Monde continue de provoquer des remous. Mis en examen hier soir, le patron du renseignement français Bernard Squarcini exclut de démissionner. Cette affaire pose la question du secret des sources, et donc du travail des journalistes.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Pour résumer l'histoire en deux mots, rappelons qu'à l'été 2010 en pleine affaire Woerth-Bettencourt, le journaliste Gérard Davet publie dans le Monde le procès-verbal d'audition de l'un des protagonistes, un document confidentiel. Et Bernard Squarcini est soupçonné d'avoir alors examiné les factures téléphoniques - les fameuses fadettes - de ce reporter pour découvrir comment il avait eu accès à ces informations, qui était sa source dans le milieu judiciaire.

Et ce sont donc là deux grandes notions qui s'affrontent : le secret de l'instruction, qui impose le silence à toute personne qui concourt à une procédure judiciaire, et le secret des sources, qui permet à un journaliste de ne pas révéler le nom de la personne qui lui a fourni une information. Alors, ces deux notions ne sont pas incompatibles, de manière générale, mais dans cette affaire, chaque camp brandit l'une de ces notions. L'informateur du Monde avait violé le secret de l'instruction, dit Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur. Mais cet informateur n'en est pas moins protégé par le secret des sources, répond Gérard Davet, le journaliste du Monde.

Reste que ce secret des sources n'est pas absolu : les autorités ont le droit de chercher à identifier la source d'un journaliste en cas "d'impératif prépondérant d'intérêt public", selon la loi. Alors, qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que c'est le cas dans cette affaire ? Difficile de le savoir, car la loi n'est pas assez précise : "C'est évident dans le cas d'un enlèvement d'enfant ou d'une menace terroriste" note le professeur de droit, Jacques-Henri Robert. "Mais la loi ne dit rien sur ce cas précis."

Puisque le texte est trop vague, ce que va décider la justice dans cette affaire pourrait bien être déterminant. Qui du secret des sources ou du secret de l'instruction prend le pas sur l'autre ? Ce choix pourrait avoir beaucoup des conséquences sur le travail des journalistes.

  • Bonnes audiences pour les ténors de la majorité

    Maintenant que la primaire socialiste est terminée, les responsables de la majorité sont à nouveau très présents sur les plateaux télé... et les audiences sont bonnes. Hier soir, François Fillon était sur le plateau du JT de France 2. Le Premier ministre a été regardé par 5,6 millions de personnes. Un record d'audience depuis la rentrée et le plus faible écart enregistré depuis 1996 avec le JT de TF1, qui recevait pourtant François Hollande. Un peu plus tard dans la soirée, France 2 recevait dans Mots Croisés plusieurs représentants de la majorité. Là aussi très bon score : 1,2 million de téléspectateurs, le record de la saison.
    _ On avait beaucoup commenté le succès médiatique de la primaire socialiste. Peut-être que les Français ont maintenant envie d'entendre le point de vue de la majorité. En tout cas il y a visiblement en ce moment un intérêt marqué des téléspectateurs pour le discours politique, qu'il soit de gauche ou de droite.

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