"Torobaka" d'Israël Galvan et Akram Khan : l’accord parfait
Rarement on voit le public se lever dès la fin du spectacle, conscient d'avoir assisté à un moment de grâce. C'est pourtant ce qui s'est passé. Le pari était risqué : mettre sur scène Israël Galvan, qui depuis 20 ans déstructure tous les codes du flamenco pour mieux en restituer la puissance, et Akram Khan, qui lui aussi a bouleversé le Kathak, danse du nord de l'Inde. Cela aurait pu finir en fusion tendance world music aseptisée. Mais pas avec eux. Partis de la pulsation initiale, le rythme, avec tabla indien et palmas, les mains du flamenco, leurs battements de pieds, nus sur le sol ou en chaussures à talon pour Galvan et bracelets de clochettes aux chevilles d' Akram Khan, ils ont accordé, inversé les phrases musicales. Et ils ont tout simplement dansé.
C'est un dialogue entre deux cultures. Ils détournent avec humour le combat, le duel, en se frottant la tête, en lançant des mouvements vers l'autre, acérés pour Galvan, plus ronds chez Akram Khan ou en dessinant de leurs bras les cornes d'un taureau espagnol ou d'une vache sacrée indienne. D'où le titre: Torobaka. Rappelons-nous que les gitans et donc le flamenco viennent du nord de l'Inde. Les deux avouent que cette création va les marquer, les spectateurs aussi.
"Torobaka" avec Akram Khan et Israël Galvan, au Théâtre de la Ville à Paris, jusqu'au 5 janvier.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.