"Résistance naturelle" : un film militant et plein d’espoir
Que vous soyez amateur de vin ou tout simplement intéressé par les nouvelles formes de lutte citoyenne Résistance naturelle devrait piquer votre curiosité.
En 2004, Mondovino décrivait les prémisses de la guerre du vin, entre les petits producteurs attachés à leur terroir et les gros industriels milliardaires prêts à les sacrifier pour régner sur le marché.
Dix ans plus tard, Résistance naturelle montre les premiers fruits de cette guerre. Il nous emmène en Italie, à la rencontre de quatre rebelles à la sauce irréductibles gaulois, rebelles parce qu'ils sont producteurs de vin "naturel". Pas de pesticides, peu ou pas d'intrants chimiques, respect des méthodes traditionnelles. Aux yeux de Jonathan Nossiter, avec le vin naturel, un modèle de résistance est né, et Stefano, Elena, Giovanna et Corrado sont parmi les premiers frondeurs.
Une rébellion aux formes très concrètes
C'est le cas lorsque Stefano montre face caméra deux mottes de terre, l'une prise dans sa vigne naturelle, l'autre chez son voisin, à quelques mètres de là, traitée chimiquement. Le résultat fait froid dans le dos. Chez lui la terre est friable, il y a des champignons, des insectes, de la vie, chez son voisin, c'est un bloc sec et imperméable, où la vie a disparu. Le plus frappant c'est qu'en refusant de traiter leurs terres pour respecter la biodiversité, Stefano et les autres se mettent hors la loi aux yeux de Bruxelles. Ils s'excluent de facto des fameux labels AOC, censés protéger ces produits uniques.
Un dialogue entre agriculture et culture
A l'image du vin naturel, le cinéma de Jonathan Nossiter est un acte de résistance, artisanal et sa crainte, c'est que ce cinéma-là, ne disparaisse. C’est pourquoi dans Résistance naturelle il propose des séquences de films de cinéastes anticonformistes, comme Chaplin, Rossellini… pour faire écho au discours de ces vignerons et rappeler aussi l'importance du cinéma indépendant.
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