"Passion" : une comédie musicale charnelle et incandescente au Châtelet
La Passion d'amour est au cœur de cette œuvre atypique de l'américain Stephen Sondheim qu'on découvre pour la première fois à Paris. Stephen Sondheim n'est pas un inconnu. Il a écrit les paroles de West Side story. Il est surtout compositeur d'une quinzaine de comédies musicales audacieuses qui repoussent les frontières. Il n’avait pas hésité à adapter l’histoire de Sweeney Todd, l’égorgeur de Fleet Street.
Dans "Passion", Stephen Sondheim s'attaque au film d'Ettore Scola dans lequel Bernard Giraudeau campait un beau militaire qui tombe amoureux d'une femme laide. Une version à l'envers de "la Belle et la Bête". Sur la scène du Châtelet, la soprano lyrique Natalie Dessay, donne de la gravité à cette femme fragile, livide et passionnée.
Le spectacle se déroule comme un film
1h45 sans entracte, sans une seconde pour des applaudissement, tellement tout est ténu, monté comme un film. Les airs sont ciselés pour ne pas vous ennuyer. La musique ne s'arrête quasiment jamais. Vous êtes immergé dans cette caserne militaire italienne à coups de roulements de tambours, et vous entrez dans la tête de ce militaire, incarné parfaitement par le canadien Ryan Silverman, hanté à la fois par la blonde qu'il aime et la passion incandescente de cette femme malade.
Fanny Ardant a mis en scène "Passion". Elle aime ces sentiments extrêmes. Elle affectionne ceux qu'elle appelle les "damnés de la terre" et propose une mise en scène épurée, sombre.
Les sentiments sont justes. La musique symphonique sonne à merveille. On reste bouche bée devant le destin de ces deux êtres. C’est ce que qu’on appelle véritablement une pièce de théâtre…musicale !
►►► "Passion", à découvrir en langue anglaise sur-titrée au théâtre du Châtelet à Paris jusqu’au 24 mars.
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